Test Shantae and the Pirate's Curse

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PS4

Moins de six mois après la sortie de Shantae Risky's Revenge – Director's Cut sur PlayStation 4, voilà que débarque déjà le troisième volet de cette série sur le PlayStation Store avec Shantae and the Pirate's Curse. Toujours chapeauté par WayForward Technologies et avec notre génie danseuse du ventre comme héroïne, cet épisode voit l'alliance improbable de Shantae et de Risky Boots, son ennemie jurée, pour contrer la malédiction qui frappe Sequin Island. Devenue à son tour pirate le temps de sa quête, elle profitera des avantages de la flibuste pour explorer des îles maudites pleines de dangers.

Le génie a pris de la bouteille

Comme ses deux aînés, Shantae and The Pirate's Curse est un jeu de plateforme en 2D avec une part d'aventure non négligeable. On y reprend le contrôle de la sexy Shantae désormais dénuée de ses pouvoirs à la suite du twist final du précédent volet. Elle mène une vie paisible jusqu'au jour où la pirate Risky Boots lui demande de l'aide pour contrer une malédiction qui a frappé son équipage. En effet, ses moussaillons ont été corrompus par une magie noire les transformant en créatures maléfiques, les Cacklebats. Ce mauvais sort serait l’œuvre de Pirate  Master, un puissant vilain emprisonné par les mages de Sequin Land il y a bien longtemps et qui tente désormais de reprendre du service avec l'aide de complices. Afin d’empêcher cette résurrection les deux nanas vont devoir coopérer, tuer des boss, sauver les flibustiers et récupérer l'équipement pirate perdu par Risky.


Pour réaliser cet exploit Shantae peut compter dans un premier temps sur sa chevelure pour frapper ses ennemis à distance, et sur un bon vieux saut. Ensuite elle retrouvera la panoplie du parfait petit pirate qu'elle utilisera comme il se doit : un pistolet pour flinguer les ennemis et activer des leviers de loin, un chapeau pour planer et s'élever dans les courants d'air chaud, un cimeterre pour casser des blocs, des bottes pour charger et exploser des parois et un canon pour réaliser un double saut en profitant de son souffle. Chacun de ces outils obligatoires s'acquiert en explorant les sept îles tandis que d'autres objets clés se trouvent dans des passages secrets ou en remplissant des quêtes secondaires. Le jeu contient par exemple 32 calamars-cœurs dont quatre sont nécessaires pour augmenter sa barre de vie d'une jauge supplémentaire. D'autres objets plus communs se trouvent en boutique et se payent avec des gemmes glanées en tuant des ennemis ou en brisant des rochers, notamment des potions de vie ou des boules couvertes de piques qui protègent Shantae. Des améliorations pour son attaque capillaire et des compétences additionnelles (comme une esquive) se financent aussi rubis sur l’ongle. Notre génie a également dans ses poches une lampe avec laquelle elle peut aspirer la magie noire émise par les Cacklebats, des odeurs et des gaz.

Génie sans frotter

Les sept lieux s'ouvrent à nous de manière linéaire, chaque boss d'un niveau lâchant en décédant une nouvelle carte de navigation vers le cap suivant. Pour autant les nouvelles capacités acquises par notre héroïne (les objets de pirate) servent aussi à débloquer des zones secrètes sur les îles déjà explorées. De même, si vous souhaitez boucler des quêtes secondaires comme rendre service aux PNJ en transmettant un objet d'une île à l'autre ou récupérer des cœurs pour booster votre barre de vie, vous serez amenés à faire des allers-retours réguliers. On retrouve ici une dimension jeu d'aventure assez amusante, avec des gens à qui parler et des petites énigmes. Il est juste regrettable que les ennemis réapparaissent à chaque changement de tableau, rendant les retours en arrière laborieux et ardus, surtout si votre santé est déjà bien entamée. Le but est de se remplir les poches de diamants par la même occasion, mais on s'en serait bien passé. De même, devoir rejoindre absolument le port pour reprendre le bateau en direction d'une autre île est plutôt pénible. Un système de téléportation n'aurait pas été de trop.

Pour le reste, The Pirate's Curse remplit son cahier des charges haut la main. Le challenge old school est assez relevé avec des phases de plateforme parfois crispantes quand il s'agit de  suivre un timing serré. Les ennemis ont des styles et des routines d'un autre temps, comme ces poissons qui sautent de l'eau juste quand on passe au-dessus ou ceux qui ont toujours un truc à nous cracher / jeter au visage. L'humour n'a pas été oublié, avec des petites notes d'esprit dans les dialogues écrits en français. Les décors sont relativement variés, très colorés et les sprites bien animés et expressifs. Les musiques de Jake Kaufman sont toujours aussi dynamiques et motivantes. Techniquement par contre les arrière-plans sont maladroitement pixélisés et donnent plus l'impression d'une image JPEG basse résolution tellement grossie qu'elle perd en détails que du véritable pixel-art comme dans Shovel Knight ou Not a Hero. Un petit lissage haute définition aurait moins donné l'impression que la PlayStation 4 est en train d'émuler un jeu Nintendo 3DS, console originelle du titre. Et comme à l'origine le jeu provient d'une console portable, on s'interroge sur son absence sur PlayStation Vita en cross-buy de la version PlayStation 4. Le doublement des consoles compatibles aurait aidé à faire passer l'addition relativement salée de 19,99€ (le volet précédent n’était qu’à 11.99€) pour un jeu rétro sans prétention et qui plus est un portage d'un titre largement amorti et dont la suite est d’ores et déjà financée par une campagne Kickstarter. A ce prix-là nous sommes au moins assurés d'y jouer pendant huit heures pour le boucler une première fois, et plus si vous souhaitez découvrir toutes les fins ou vous lancer dans un speedrun à l'aide du mode Pirate dans lequel Shantae commence directement avec tout son attirail de corsaire.

Notre verdict

On aime

  • De la plateforme Old School
  • Des nouvelles armes à trouver
  • Une histoire qui tient la route
  • Des quêtes annexes

On n'aime pas

  • Le rendu abusivement pixélisé
  • Les allers-retours pénibles
  • 19,99€ tout de même
  • Pas de version PSVita

Reprenant les bases de ses prédécesseurs tout en apportant son lot de situations inédites et ses équipements de flibustiers, Shantae and The Pirate’s Curse est une bonne adresse pour les amateurs de jeux de plateforme à l’ancienne qui ne rechignent pas sur une petite dose d’aventure à base d’objets à rapporter et de passages secrets. Le second degré assumé et la bonne humeur du titre aident à supporter quelques passages difficiles et les allers-retours assez pénibles entre les îles. Des arrière-plans plus fins et un prix plus doux auraient été appréciés comme il se doit.

Note finale : 7.5 / 10
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