Alors que la série Adam’s Venture s’était offert une édition Chronicles il y a seulement deux ans sur Playstation 3, voilà que cette dernière emprunte désormais la voie du remake sur Playstation 4. Avec Origins, les aventures d’Adam tentent à nouveau de charmer les joueurs, ce qui jusque-là n’était clairement pas gagné.

Il faut dire que la série souffre de quelques lacunes, ce qui a franchement limité l’installation du titre dans la mémoire des joueurs, PC comme consoles. Alors l’idée d’une version revue et corrigée n’est pas mauvaise, mais autant vous l’avouer dès le départ : Adam's Venture Origins ne fait pas beaucoup mieux.

Cocorico ?

Et pourtant le concept était plutôt intéressant. Adam’s Venture se veut un jeu mêlant aventure et réflexion. Et en plus de cela, pour les plus chauvins d’entre nous, cette aventure a le mérite de démarrer en France. On est en 1928 et on incarne Adam, fils d’Abraham, érudit cherchant à élucider les mystères de la genèse. Ce dernier envoie donc son fils en quête de réponses, et pour qu’il ne se sente pas trop seul pendant son voyage, lui confie son assistante. Le pseudo duo, la place de la demoiselle étant assez limitée, s’embarque donc dans une aventure franchement empreinte de références bibliques.

Le jeu démarre timidement dans la bibliothèque du père, ce qui permet de poser l’histoire et de donner quelques informations sur le gameplay. On contrôle le jeune Adam avec une vue à la troisième personne, on peut sauter, actionner un élément, et c’est à peu près tout. Une première énigme nous fait face : nous devons retrouver un livre, et pour cela reconstituer une échelle découpée en trois tronçons. Rien de bien compliqué, il s’agit là d’un puzzle à glissement contraint assez classique.

Loin du paradis promis

Et si cette entrée en matière est plutôt sympathique, le problème c’est qu’en réalité le jeu ne s’étoffe pas tellement plus par la suite. Pour ce qui est du côté aventure, on découvre assez rapidement que l’on est capable de manier un grappin et d'allumer une torche, mais l’intérêt de ces compétences est assez discutable. D’autant plus qu’Adam est plus proche du piquet que de l’aventurier, ce qui rend l’expérience peu réjouissante. Et comme le jeu est construit de façon très linéaire, n’espérez pas y trouver une quelconque possibilité d’exploration, les limites se faisant sentir à la moindre tentative de sortie de route.

Si l’aspect aventure est plutôt limité, qu’en est-il des énigmes ? Assez tristement, le constat est similaire. Passé les premiers puzzles, on se rend compte que les mécaniques se répètent, alors même que dans l’ensemble on ne rencontre pas vraiment de difficultés. Ce qui est en réalité compliqué dans la résolution de ces énigmes, c’est que le jeu nous abandonne parfois complètement. On se retrouve dans un lieu, face à des éléments interactifs, sans la moindre indication, ou alors très peu. La plupart du temps on finit par comprendre, quand d’autres fois c’est par accident que vient la résolution. Evelyn, notre charmante associée, aurait dû prendre une place plus importante de ce côté. Au final, si l’on passe quelques moments sympathiques sur la demi-douzaine d’heures de jeu proposées, le titre peine à maintenir l’intérêt, malgré des tentatives de diversification peu convaincantes telles que des phases d’infiltration ultra-sommaires où de la plateforme approximative.

Le visuel dans le même ton

Grâce à son passage sur Playstation 4, Adam’s Venture Origins profite des capacités offertes pour mettre à niveau son moteur graphique. Et si l’on a parfois quelques visuels intéressants, le jeu présente là aussi quelques lacunes qui l’empêchent de briller. D’abord, l’animation est vraiment sommaire. Que ce soit Adam, qui a toutes les peines du monde à faire un saut décent, ou tout autre objet animé tels que les véhicules, c’est assez comique. Ensuite, si certains lieux chatouillent la rétine, on ne peut que regretter le tearing quasi constant, l’aliasing scintillant de certains couloirs, et le manque de fluidité qui se fait sentir par moment. Les collisions ne sont pas en reste, ce qui ne fait qu’alourdir le bilan déjà mitigé.

Concernant le contenu sonore du titre, pas de folies de ce côté non plus. Le jeu propose une bande son assez limitée et discrète, ce qui ne permettra pas de gommer les quelques manquements cités plus haut. Et pour ce qui est des doublages, s’ils ont le mérite d’exister et d’être assez honnêtes, ils sont en anglais sous-titrés, et ne sont clairement pas mis en valeur par l’animation rigide des personnages.

Lorsqu’on assemble le tout, Adam’s Venture Origins est comme une belle promesse qui semblait difficile à tenir au départ. Car les développeurs ont tenté de proposer quelque chose qui ressemble au contenu d’un jeu AAA, avec de beaux lieux à parcourir, des énigmes à résoudre, une trame scénaristique un peu convenue mais tout de même intéressante, mais tout cela avec le budget d’un jeu PSN. C’est probablement ce qui rend le titre assez moyen sur tout ce qu’il propose, et il est difficile d’y trouver son intérêt surtout lorsqu’il faut débourser la modique somme de 50€.