Test Devil May Cry 5
Après le reboot aussi plaisant que controversé des anglais de Ninja Theory sorti en 2013, Capcom a décidé de rapatrier sa série Devil May Cry sur ses terres natales pour confier le développement de son cinquième opus canonique à Hideaki Itsuno, déjà à l’œuvre sur les deux précédents volets numérotés. Si l’homme redoutait il y a quelques années que son équipe soit à court d’idées pour faire évoluer la franchise et répondre aux attentes des fans, justifiant au passage sa délocalisation temporaire, force est de constater que cette pause britannique aura mis en ébullition les cerveaux japonais qui nous reviennent avec un Devil May Cry 5 aussi novateur que percutant.
Rien ne va plus à Red Grave City où Dante et Nero sont maintenant associés au sein de l’agence de chasse aux démons Devil May Cry : un arbre géant appelé Qliphoth s’est mis à pousser en plein centre de cette ville d’inspiration londonienne, ses racines envahissant les rues pour se nourrir du sang des habitants ! Notre duo de choc n’a évidemment d’autre choix que d’intervenir, épaulé dans sa lourde tâche par un mystérieux troisième larron simplement baptisé V.
Soyons directs vous n’apprendrez rien ici sur les tenants et aboutissants du scénario qui vous attend : selon nous Capcom en a déjà beaucoup trop dit, allant jusqu’à se permettre une révélation assez incompréhensible dans le trailer de lancement du jeu qui inclut même des extraits de la toute fin de l’aventure ! Nous nous contenterons donc de confirmer que l’intrigue tourne toujours autour de la lignée du légendaire Sparda, ce qui n’étonnera personne, et que les vingt missions du jeu se déroulent à une exception près dans l’ordre chronologique mais incluent de nombreux flashbacks sous forme de cinématiques. Sachez en outre que si la plupart ce ces missions vous imposent de jouer avec un personnage prédéfini, certaines vous permettent en revanche d’incarner le héros de votre choix.
Une structure et une progression connues
Avant de nous intéresser aux spécificités de chacun des personnages jouables, il n’est peut-être pas inutile de rappeler les fondements de la série sur lesquels ce cinquième épisode reste bâti. Comme par le passé vous traverserez des niveaux dans lesquels des chemins relativement cloisonnés (avec tout de même quelques passages secrets !) mènent à des arènes un poil plus spacieuses qu’un pouvoir démoniaque verrouille dès votre arrivée. Vous devez alors combattre les créatures qui apparaissent, et ne lèverez le verrou maléfique qu’une fois la zone complètement nettoyée. Vous répèterez ensuite la manœuvre jusqu’à atteindre la fin du niveau, généralement synonyme de boss bien costaud à éliminer.
Quel que soit le personnage joué, votre but sera d’éliminer vos ennemis de la manière la plus stylée possible en enchaînant les coups pour créer des combos aussi variés qu’impressionnants. Le jeu vous fera un retour en temps réel sur votre prestation, avec des commentaires dont les initiales symboliseront votre note du moment : Dismal, Crazy, Badass, Apocalyptic, Savage, Sick Skills et Smokin’ Sexy Style apparaîtront ainsi régulièrement sur la droite de l’écran, toute attaque ennemie encaissée faisant immédiatement chuter votre rang. Votre but sera donc d’atteindre rapidement un grade élevé et de le conserver aussi longtemps que possible pour obtenir une bonne note de mission, cette dernière dictant le nombre d’orbes rouges, désormais appelés démonites rouges, qui font office de monnaie et servent à débloquer de nouveaux coups pour les différents personnages.
Bien sûr d’autres types de démonites sont de la partie, tantôt bien visibles et tantôt nécessitant de fouiller un peu dans les décors : les vertes regonflent votre jauge de vie, les blanches remplissent votre jauge de Devil Trigger (nous y reviendrons), les bleues et les violettes une fois rassemblées par paquets de quatre vous permettent d’accroître respectivement votre jauge de vie et celle de Devil Trigger, et les jaunes enfin seront utiles pour poursuivre l’aventure en cas de mort prématurée.
Une triple dose de plaisir
Mais venons-en maintenant aux trois personnages jouables qui, malgré leurs spécificités sur lesquelles nous reviendrons dans un instant, partagent quelques commandes communes : ils se déplacent évidemment avec le stick gauche, sautent avec Croix, verrouillent les ennemis avec R1, changent de cible avec R3, attaquent avec Carré, Triangle et Rond, et déclenchent leur pouvoir spécial avec L1.
Sans doute pour ne pas dépayser les joueurs ayant passé de longues heures sur Devil May Cry 4, c’est avec Nero que vous vous lancerez dans cette nouvelle aventure. Privé de son Devil Bringer pour une raison que vous découvrirez en cours de route, le jeune homme n’en demeure pas moins redoutable grâce aux différents bras spéciaux que lui confectionne Nico, une sympathique bricoleuse qui signe ici son arrivée dans la série. Baptisés Devil Breakers, ces accessoires ont en commun de permettre à notre chasseur d’attirer à lui les ennemis légers ou de le propulser vers les adversaires plus lourds, mais ils disposent aussi chacun d’une attaque spéciale déclenchée avec Rond et variant en fonction de leur type : Overture peut ainsi lancer des attaques électriques, Helter Skelter perfore les ennemis, Gerbera envoie une onde de choc, Ragtime crée une bulle dans laquelle le temps est ralenti… et il ne s’agit là que de quelques exemples de ce que Nico a imaginé ! Là où les choses se gâtent, c’est que ces dispositifs sont particulièrement fragiles, si bien qu’ils seront détruits si un adversaire vous touche pendant que vous attaquez avec. Heureusement vous pouvez améliorer vos capacités afin de porter simultanément jusqu’à huit Devil Breakers, mais ne pourrez toutefois pas en changer quand bon vous semble : si les ennemis que vous affrontez sont plus sensibles à un autre bras que celui actuellement équipé, vous pourrez détruire ce dernier en appuyant sur L1, ce qui aura pour effet non seulement de blesser vos adversaires mais aussi d’équiper le Devil Breaker suivant. Précisons qu’à l’instar des démonites de nombreux bras peuvent être récupérés dans votre environnement, ce qui devrait limiter le risque de se retrouver désarmé face à un adversaire coriace. Ceci dit sachez que Nero peut aussi compter sur son pistolet Blue Rose et son épée Red Queen, le système Exceed de cette dernière permettant toujours de précharger quelques coups ultra-puissants.
Deuxième vedette de notre trio de chasseurs de démons, V est sans conteste le plus atypique. D’abord par sa dégaine de dandy gothique équipé d’une canne et portant des sandales, mais surtout par sa mécanique de combat totalement improbable. Notre homme est en effet fragile et ne peut affronter directement ses ennemis : au lieu de cela il invoque son oiseau Griffon et sa panthère Shadow, et les commande à distance respectivement avec les boutons Triangle et Carré pour qu’ils attaquent les cibles verrouillées. Les deux créatures disposant de leur propre jauge de vie il convient de les laisser se requinquer lorsqu’ils sont proches du trépas, sans quoi ils disparaîtront et quelques secondes seront nécessaires à leur résurrection. Comme souvent les coups reçus et encaissés rempliront peu à peu la jauge de Devil Trigger de V qui pourra aussi accélérer la manœuvre en se mettant à lire un mystérieux grimoire alors que la bataille fait rage (R2). Une fois suffisamment remplie, elle permettra d’invoquer le colosse Nightmare (L1) qui causera d’énormes dégâts autour de lui et pourra retourner une situation mal engagée. Petite subtilité, les invocations de V ne peuvent pas achever les adversaires et notre héros devra donc impérativement porter le coup fatal une fois sa cible suffisamment affaiblie en utilisant la combinaison R1+Rond ! Sachez aussi que Griffon et Shadow sont mis à contribution lors de vos manœuvres d’esquive (vers l’arrière pour le premier et latéralement pour le second), si bien que vous interromprez forcément l’attaque en cours lorsque vous les solliciterez de la sorte.
Dernier personnage jouable et pas des moindres, Dante revient tout en puissance avec une sélection d’armes de mêlée et d’armes à distance que vous pouvez changer à la volée respectivement avec R2 et L2. S’il semble déjà bien équipé au départ avec sa mythique épée Rebellion et sa tenue Balrog (gants/bottes/épaulettes) d’un côté, et son duo de pistolets Ebony & Ivory ainsi que son fusil à pompe Coyote-A de l’autre, sachez qu’il enrichira encore son arsenal, parfois de bien curieuse manière, au fil des chapitres. Les quatre styles de combat Swordmaster, Gunslinger, Trickster et Royalguard inaugurés dans Devil May Cry 3 sont aussi de la partie, et peuvent comme dans le quatrième volet être sélectionnés à la volée grâce aux flèches directionnelles. La jauge de Devil Trigger est bien sûr toujours disponible et permet à Dante de se transformer en démon pour profiter pendant quelques secondes de toute sa puissance, un sympathique ajout venant se greffer au système vers la fin de l’aventure. Autant d’options qui permettent de réaliser des combos extrêmement variés en changeant de style et d’arme durant les enchaînements, ce qui ravira forcément les fans du légendaire chasseur de démons.
Des combats jouissifs
Avec un tel menu, vous ne serez pas surpris d’apprendre que les combats proposés par Devil May Cry 5 sont probablement les plus réussis de la série. Non seulement chaque personnage offre un panel de coups suffisamment distinct de ses partenaires pour ouvrir de nouvelles perspectives, mais en plus les développeurs nous ont concocté un bestiaire à la hauteur. Entre les chauve-souris géantes pyromanes, les bipèdes armés de hachoirs, les lézards géants en armure, les sorcières munies de ciseaux et les invocateurs, notre trio aura fort à faire pour venir à bout du Qliphoth et comprendre le fin mot de cette histoire.
Pour ne rien gâcher les boss du jeu ne se contentent pas d’être imposants et obligent à bien analyser leur comportement pour trouver les fenêtres d’attaque les moins risquées, certains d’entre eux se payant même le luxe de donner dans le fan service avec des références à des adversaires bien connus de la licence.
Que les simples amateurs de beat-em-all se rassurent, le niveau de difficulté par défaut (Chasseur de démons) reste accessible à tous et nous a demandé un peu plus d’une dizaine d’heures pour atteindre le générique de fin. Bien sûr nous avons alors débloqué la difficulté suivante (Fils de Sparda) qui corse un peu l’affaire, d’autres modes beaucoup plus retors déjà vus dans la série pouvant à leur tour devenir accessibles.
Une réalisation qui tient la route
S’il est un point qui pourra peut-être diviser les joueurs, c’est celui du design de ce Devil May Cry 5 dont les décors se montrent un tantinet inégaux : plutôt réussis dans la première partie de l’aventure qui se déroule majoritairement en extérieur, ils nous ont paru un peu plus génériques par la suite une fois notre trio introduit dans le Qliphoth. A vrai dire les environnements peuvent globalement sembler un peu chiches en polygones et exhibent parfois des textures que l’on aurait aimé plus détaillées, mais c’est sans doute une concession obligatoire pour bénéficier d’une animation à 60 images/seconde quasiment parfaite. Heureusement les personnages et les ennemis se montrent eux convaincants en toute circonstance, leur design comme leur modélisation ne souffrant aucun reproche. Dommage que la caméra soit de son côté légèrement capricieuse, en particulier dans les espaces confinés, obligeant à la réajuster régulièrement avec le stick droit.
Côté bande son sachez que vous pourrez opter pour des dialogues en anglais ou en japonais, les sous-titres en français étant bien sûr disponibles. Les musiques assez discrètes en jeu se feront plus présentes durant les cut-scenes, tandis que les combats s’accompagneront d’effets dans la droite lignée de ce que proposaient les précédents épisodes de la série.
Terminons avec un mot sur la très superficielle composante online du jeu baptisée Cameo, qui permettra à d’autres joueurs d’apparaître dans vos parties sur les chapitres impliquant plusieurs personnages : vous apercevrez au loin l’un de vos partenaires en pleine action, des données préenregistrées étant utilisées si aucun joueur connecté ne peut assurer le direct. Vous pourrez à l’issue de la mission récompenser votre équipier temporaire par un Stylish si vous avez apprécié sa prestation, ce qui lui permettra en les accumulant d’obtenir une petite récompense.
Notre verdict
On aime
- Trois personnages très différents à prendre en main
- La maniabilité jouissive
- Des boss dignes de ce nom
- Une fluidité quasi parfaite à 60fps
- Du challenge avec les difficultés additionnelles
On n'aime pas
- L’éditeur qui spoile lui-même son jeu !
- Des décors redondants dans le Qliphoth
- Quelques textures assez grossières
- La caméra pas toujours idéalement placée
Si l’on avait apprécié à sa juste valeur le reboot de la série sorti sur la précédente génération de consoles il y a six ans, il faut bien reconnaître que ce retour du Dante original accompagné de ses deux acolytes nous a ravis au plus haut point. Non seulement les trois personnages jouables offrent des mécanismes radicalement différents et permettent de varier les plaisirs, mais en plus ils doivent faire face à un panel d’ennemis convaincants au sein duquel de redoutables boss viennent sérieusement corser le challenge. Pour ne rien gâcher la fluidité de l’ensemble est exemplaire et permet de construire ses combos sereinement sans s’inquiéter d’un quelconque problème de timing, ce qui fera le bonheur des plus acharnés prêts à se mesurer aux niveaux de difficulté les plus élevés. On leur souhaite bon courage !
Viggo
Au bucher
Eric
(enfin dans la difficulte de base hein, je verrai pour les suivants!)
Kurita92
Vivement vendredi!!
Viggo
Bref, Vendredi va être très longue, surtout quand les premières vidéos sont sorties...
sophocle
Sephi
Pouet
Sephi
Ace
Kurita92
Sephi