Le livre pour enfants Storm Boy de Colin Thiele datant de 1964 a peut-être bercé l’enfance des plus expérimentés d’entre vous qui en gardent sans doute un souvenir impérissable. Votre serviteur étant né vingt ans après sa sortie, ce titre n’évoque rien d’autre que le jeu vidéo de Blowfish Studios et c’est donc en total objectivité qu’il est testé aujourd’hui dans les colonnes de PlayFrance. Le jeu étant particulièrement court, le format de ce test est raccourci pour l’occasion. Vous voilà prévenus.

Tempête dans un verre d’eau

Se déroulant sur les plages du sud de l’Australie, près de l'embouchure de la rivière Murray, Storm Boy : The Game raconte l’improbable amitié entre un jeune garçon et un pélican affectueusement nommé M. Percival. Recueilli avec deux autres poussins orphelins par le môme et son père alors qu’ils venaient tout juste de sortir de leurs œufs, l’oiseau deviendra plus tard l’animal de compagnie du mouflet jusqu’au dénouement inattendu. Cette adaptation en jeu vidéo du conte pour enfant est un récit interactif destiné à un (très) jeune public. Premier hic dans ce cas, pourquoi le jeu est-il intégralement en anglais ? A moins de s’y connaître correctement dans la langue de Pippa Middleton, impossible de rester à côté de son bambin pour lui faire la lecture des textes qui s’affichent progressivement à l’écran à mesure qu’il déplace le protagoniste dans le décor. L’intérêt prend immédiatement du plomb dans l’aile puisque le produit n’est pas en adéquation avec son public cible. Peut-on néanmoins comprendre la trame et être baigné d’émotions ? Oui, sans doute, mais zapper les textes ne serait pas rendre justice à l’œuvre originale qui est, rappelons-le, un classique de la littérature jeunesse.

Cet écueil mis à part, le gameplay est composé de quatre phases à pied durant lesquelles on prend le contrôle du Storm Boy sur les plages de sable fin, phases entrecoupées par neuf mini-jeux dont quelques-uns aux commandes de M. Percival lui-même. Le chemin est une ligne droite encadrée de murs invisibles pour être certain de ne pas dévier de la trame, et lorsqu’une icône apparaît à l’écran c’est qu’il s’agit d’une petite épreuve. Dessiner sur le sable, faire de la voile, plonger en apnée, chasser les coques, surfer sur le sable à l’aide d’un morceau de carton ou nourrir les pélicans, les challenges sont variés mais tous très courts, très accessibles et sans grande profondeur. Pas de record à battre, pas de collectibles, pas de multijoueurs pour entrer en compétition ou de difficulté croissante, il suffit de reproduire les mêmes gestes jusqu’à l’obtention d’un trophée pour passer au jeu suivant. Les touches utilisées sont rappelées à tout moment en appuyant sur Carré, et le bouton Rond permet de quitter la joute sans pénalité. Compte tenu du gameplay famélique le déverrouillage des trophées est une formalité et le platine, aussi facile qu’il soit, n’aura pas grande valeur aux yeux de vos amis. L’aventure se boucle en une grosse demi-heure, ce qui même pour un titre vendu à 5,99€ à peine fait un peu juste. Autant rajouter deux euros pour multiplier la durée de vie en passant sur un titre plus complet. A ce tarif la réalisation est tout de même plutôt chaleureuse avec un aspect cartoonesque agréable et de jolies mélodies qui accompagnent vos pas. La végétation à base de sprites entrecroisés est en revanche plutôt grossière, et les textures peu détaillées – sans doute pour que le jeu tourne aussi bien sur smartphones et tablettes que sur les consoles surpuissantes que nous avons !