Test The Crew 2

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PS4

Forts de l’expérience acquise sur The Crew premier du nom qui après une sortie en demi-teinte était parvenu à trouver son public à coups de patchs bien sentis, les développeurs d’Ivory Tower remettent le couvert et nous proposent aujourd’hui une suite beaucoup plus aboutie sur bien des aspects. S’il est toujours question de parcourir une version réduite (mais très complète) des Etats-Unis pour participer à de multiples épreuves, ces dernières se déroulent désormais non seulement sur terre mais aussi sur l’eau ou dans les airs. C’est donc en toute logique que le contenu proposé se montre particulièrement étoffé, même si nous n’aurions pas été contre un peu plus de profondeur pour le end game ou la partie multijoueurs. Explications.

Certains apprécieront la nouvelle et d’autres seront déçus, mais sachez que The Crew 2 ne s’embarrasse pas d’un scénario comparable à celui de son prédécesseur : oubliez l’infiltration de gangs et la quête de vengeance, et lancez-vous plutôt dans les différentes disciplines disponibles au sein de Motornation, le petit nom donné au monde du jeu. La recette est efficace mais sans grande surprise puisque vous devrez alors enchaîner les épreuves pour gravir les échelons du classement et ainsi en atteindre le sommet !

L’embarras du choix

Vous découvrirez durant vos deux premières heures de jeu que la compétition au sein de Motornation est divisée en quatre catégories elles-mêmes divisées en plusieurs disciplines :

  • Le Street Racing (symbolisé par la couleur jaune) abrite le Street Race (les courses urbaines), le Drift (maîtrise des dérapages), le Drag Race (un burn suivi d’une accélération en ligne droite nécessitant un bon timing dans le passage des vitesses) et l’Hyper Car (de longues courses traversant le pays au volant de vrais bolides).
  • Le Pro Racing (en bleu) propose le Power Boat (courses de bateaux), le Touring Car (voitures très rapides sur circuits), l’Alpha GP (un ersatz de Formule 1) et l’Air Race (à bord d’un avion et en temps limité, vous devez passer des checkpoints dans la position demandée).
  • L’Offroad inclut du Rally Raid (ralliez des checkpoints très éloignés les uns des autres en choisissant votre chemin), du Rally Cross (courses sur circuits de terre et de boue) et du Motocross (idem avec des motos et des bosses pour des sauts impressionnants).
  • Enfin le Freestyle (rose) accueille l’Aerobatics (en avion, réalisez les figures imposées et enchaînez avec des figures libres pour atteindre le score cible en temps limité), le Jetsprint (course de petits aéroglisseurs très nerveux) et le Monster Truck (dans une arène pleine de tremplins et autres loopings, récupérez des pastilles de 100, 500 et 1000 points pour atteindre le score cible en temps limité).

Vous découvrirez aussi les épreuves spéciales Live Xtrem Series qui combinent trois disciplines différentes : vous pourrez par exemple démarrer en Street Race avant de passer au Power Boat et terminer en Air Race. Les transitions (imposées) d’une discipline à l’autre sont généralement impressionnantes et font réellement monter l’adrénaline : pas étonnant qu’Ubisoft ait mis en avant ce type d’épreuves dans les différents trailers du jeu ! Reste que leur nombre est extrêmement réduit (six en tout), et que le système Fast Fav qui permet de passer à tout moment d’un véhicule à l’autre (terre / eau / air) en mode Exploration n’offre pas tout à fait les mêmes sensations.

Bien sûr toutes les disciplines décrites ci-dessus ne sont pas accessibles dès le début du jeu : vous devrez les débloquer une à une en réussissant l’épreuve correspondante, mais devrez auparavant avoir atteint le rang de pilote minimal exigé.

Une progression classique

Vous démarrerez ainsi l’aventure en tant que Débutant, et devrez gagner des followers faisant ici office d’expérience en participant à des épreuves, en réalisant les multiples activités annexes proposées (nous y reviendrons) ou tout simplement en parcourant le pays : vitesse élevée, dérapage, vol à basse altitude ou encore saut ne sont que quelques exemples de manœuvres qui vous rapporteront constamment des fans, certes en petite quantité, mais l’addition grimpe assez vite pour peu que l’on veuille s’en donner la peine.

Vous passerez ainsi rapidement par les rangs Populaire, Célèbre et Star avant d’atteindre le rang Icône. Votre progression ne s’arrêtera pas là puisque vous enchaînerez ensuite les rangs Icône numérotés, aucune limite supérieure ne semblant avoir été imposée par les développeurs. Certains rangs avancés (Icône 50, Icône 100...) vous permettront même de remporter des véhicules spéciaux, mais il faudra pour cela passer de longues heures dans le jeu. A titre d’exemple nous avons atteint le niveau Icône en une bonne dizaine d’heures, et avons arrêté notre progression pour l’écriture de cet article au rang Icône 23 après avoir passé les vingt heures de jeu.

Une belle sélection de véhicules

Si le premier The Crew avait été quelque peu critiqué pour son offre de base restreinte en matière de véhicules, sa suite fait nettement mieux avec quelques 275 voitures, motos, bateaux et avions en provenance de 58 constructeurs parmi les plus connus (Ferrari, McLaren, Lotus, Lamborghini, Maserati, Porsche...). Vous trouverez par exemple dans cette suite une Audi TT RS Coupé 2017 ou une Porsche 911 GT3 RS pour le Street Race, une Ferrari 458 Spéciale, une Lamborghini Veneno ou une Koenigsegg Regera pour l’Hyper Car, une Citroën C3 Racing ou une Nissan 370Z pour le Rally Cross, ou encore une BMW M Performance M4 Racing ou une Pagani Zonda R pour le Touring Car. Si comme indiqué plus haut vous obtiendrez automatiquement quelques véhicules par votre progression naturelle dans le jeu, les autres devront en revanche être achetés avec les bucks gagnés en course ou avec les crew credits obtenus sur le Store avec de l’argent bien réel. A noter que chaque véhicule ne peut ici être utilisé que dans une unique discipline, contrairement au premier jeu dont les kits de customisation permettaient d’adapter une voiture à plusieurs types d’épreuves.

Rassurez-vous la customisation des bolides n’a pas disparu pour autant, ce second volet sacrifiant à la mode du loot en vigueur depuis quelques années : après la majorité de vos courses vous verrez apparaître des boîtes sur la piste contenant des pièces permettant d’améliorer les performances du véhicule (entre autres la boîte de vitesses, l’E.C.U., le moteur ou l’échappement) ou de customiser son apparence. Les premières sont de couleur verte (commune), bleue (rare) ou rose (épique) tandis que les secondes sont blanches. Les pièces rares et épiques vous octroieront respectivement un et deux petits bonus supplémentaires (des sortes de perks) à l’impact pas toujours flagrant pad en main. Ceux d’entre vous qui n’ont pas peur de mettre les mains dans le cambouis pourront aussi s’amuser avec le mode Réglages Pro qui permet de paramétrer finement chaque aspect mécanique des véhicules. Les autres se contenteront d’installer les meilleures pièces pour faire monter le niveau de leurs bolides et ainsi remporter plus facilement les différentes épreuves (chacune indique le niveau recommandé afin de ne pas se lancer dans une compétition perdue d’avance !).

Si les récompenses obtenues lors des épreuves ne vous suffisent pas, vous pourrez toujours partir à la chasse aux Récompenses Live, sortes de grosses boîtes cachées sur la map et détectables grâce au radar dont sont équipés tous les véhicules : à vous de suivre le bip dès qu’il retentit, et d’ouvrir la boîte pour récupérer les pièces qu’elle contient.

Sachez aussi que chaque rang Icône atteint vous octroiera un point d’icône à dépenser dans l’une des trois catégories suivantes : Confort (augmentation des gains de bucks et de followers, du taux d’apparition et de la qualité du loot, de la puissance et de la régénération de la nitro...), Véhicule (amélioration de la force d’impact, de la tolérance à l’évitement, de la puissance et de la distance d’aspiration...) et Gameplay (augmentation du multiplicateur de vitesse en Drift, du score en Aerobatics, du bonus d’atterrissage en Monster Trucks, de la tolérance sur l’angle des portes en Air Race...).

Un gameplay résolument arcade

Nous l’avions évoqué dans notre preview du jeu, la maniabilité des différents véhicules penche clairement du côté de l’arcade : certes il conviendra de maîtriser sa vitesse dans les courses d’Hyper Car pour ne pas tirer tout droit dans un virage en épingle, ou encore de bien gérer ses dérapages en Drift pour ne pas percuter un objet et ainsi perdre son multiplicateur, mais toutes les disciplines se montrent relativement abordables. Il faudra toutefois persévérer pour obtenir de bonnes performances en Motocross, en Jetsprint et en Air Race, les deux premières disciplines offrant une maniabilité à la sensibilité très élevée tandis que la troisième nécessite du doigté pour garder la bonne trajectoire et la bonne orientation de l’appareil.


Les voitures offrent quant à elles un comportement suffisamment distinct d’une discipline à l’autre pour vraiment ressentir la différence de gabarit et de puissance de chacune, même si l’on pourra émettre quelques réserves quant à la gestion des sorties de route : inutile de vous inquiéter si vous mettez une roue dans l’herbe en prenant un virage trop serré à bord de votre proto survitaminé, cela n’occasionnera qu’un timide ralentissement !

A vrai dire, seuls deux petits aspects du gameplay de The Crew 2 nous ont posé problème lors de nos longues sessions de jeu : d’une part l’IA « élastique » qui fait ralentir ou accélérer vos adversaires pour que vous les rattrapiez ou qu’ils vous rejoignent, et d’autre part la mauvaise gestion des collisions avec les autres concurrents. Le premier point maintient certes l’intérêt d’une course mal engagée mais peut aussi vous coûter la victoire pour une petite erreur non loin de la ligne d’arrivée (alors que vous étiez en tête depuis 20 minutes !), tandis que le second peut vous reléguer en queue de peloton en vous stoppant quasiment alors que le concurrent derrière vous vient d’effectuer une malheureuse poussette : on a parfois l’impression d’être injustement puni, ce qui n’est jamais bon lorsque l’on a le pad en main et qu’on pense à le lancer en direction de notre bel écran plat.

Un rendu qui séduit

Heureusement The Crew 2 a tout ce qu’il faut pour faire redescendre la pression entre deux courses plombées par son IA parfois peu fair-play : on peut par exemple ouvrir sa map, prendre un peu de hauteur, et se téléporter à l’autre bout du pays pour admirer les chutes du Niagara. Ou bien embarquer dans un avion pour un petit survol de New York, foncer à tombeau ouvert dans les larges rues de Washington au volant d’une simili-F1, admirer les reliefs du Grand Canyon à bord d’un bateau, faire le tour du Hollywood Sign à moto ou encore partir s’isoler en Arizona dans son monster truck. Vous l’aurez compris un nombre incroyable de sites iconiques des Etats-Unis sont présents dans The Crew 2, même si la mythique Zone 51 semble, à notre grand regret, avoir été mise de côté.

Pour ne rien gâcher le moteur du jeu fait cette fois honneur à cette superbe aire de jeu avec des textures globalement satisfaisantes qui habillent joliment les zones naturelles mais paraissent un peu plus lisses sur les bâtiments. Les améliorations les plus notables concernent toutefois la gestion de la lumière, bien plus avancée que dans le premier opus, et le cycle jour/nuit ainsi que les effets météorologiques. La pluie et la neige font régulièrement leur apparition dans le jeu et bénéficient d’un rendu crédible, le seul hic étant que ces conditions météo sont identiques sur l’ensemble du pays : s’il neige à New York, il en est de même à Los Angeles ! On aurait aimé que le climat puisse changer d’une région à une autre, et qu’il le fasse par la même occasion un peu plus rapidement : le soleil brille sans doute un peu trop souvent sur Motornation, mais les choses changeront peut-être via de futurs patchs.

Du côté des véhicules il n’y a rien à redire sur la modélisation, et l’on remarque que les carrosseries se salissent lors de virées dans la boue et s’égratignent lors des contacts. Précisons au passage que les environnements traversés paraissent plus vivants que dans le premier volet, avec des animaux sauvages traversant régulièrement devant vous lorsque vous êtes en pleine nature, et des piétons ainsi que du trafic dans les grandes villes.

Cerise sur le gâteau, un mode photo est disponible à tout moment et vous permet non seulement d’orienter la caméra autour de vous comme bon vous semble, mais de revenir quelques secondes dans le passé pour trouver le meilleur moment à immortaliser.

La question du end game et du multi

Pour en revenir à votre progression dans le jeu, sachez que votre but ultime est de débloquer puis de battre le boss de chacune des quatre catégories. Avant de pouvoir vous mesurer à lui (ou à elle !), vous devrez d’abord atteindre les 70% de complétion de ladite catégorie, un taux qui englobe les courses des différentes disciplines mais aussi les défis et les albums photos.

Si les défis sont (très) nombreux, il n’en existe en réalité que six types différents :

  • Radar (Street Racing) : atteignez la vitesse minimum en passant devant le radar.
  • Fuite (Street Racing, Offroad, Pro Racing) : éloignez-vous le plus rapidement possible de votre point de départ avant que la zone rouge qui grandit depuis ce même point ne vous rattrape.
  • Slalom (Offroad, Pro Racing) : passez les portes le plus vite possible et tentez d’atteindre la dernière.
  • Aerobatics (Freestyle) : comme Slalom mais en avion et en ayant la bonne assiette/inclinaison en passant la porte.
  • Eclate-bouées (Freestyle) : en bateau, éclatez les bouées vertes mais évitez les bouées rouges qui réinitialisent votre multiplicateur.
  • Basse altitude (Freestyle) : volez aussi longtemps que possible au ras du sol.

Côté albums photos vous pourrez consulter les clichés à prendre depuis le menu Pause, mais serez aussi alerté par le jeu lorsque vous serez à proximité d’un site intéressant. A vous ensuite de localiser précisément votre objectif et de sortir l’appareil photo au bon moment.


Une fois tous les boss battus et l’ultime épreuve Live Xtrem Series remportée, vous pourrez continuer à engranger des followers et à faire monter votre rang Icône en retentant les épreuves du jeu en niveau Difficile. Vos véhicules devront alors avoir atteint un niveau relativement élevé pour avoir une chance de gagner, mais les récompenses seront d’autant plus intéressantes.

A ce stade du jeu, l’impression de redite se fait malheureusement plus forte et la fonction Crew qui permet de rassembler quatre joueurs dans une même session, pourtant présentée comme l’un des points forts du titre, ne réussit malheureusement pas à maintenir l’intérêt sur la longueur. Il faut dire que l’absence de tout mode compétitif (à venir dans une prochaine mise à jour) n’aide pas vraiment, le seul propos du multijoueurs étant pour le moment de parcourir la carte à plusieurs ou de participer simultanément aux épreuves. Une manœuvre qui permet de progresser plus vite puisque l’épreuve est remportée par tous les participants si l’un d’entre eux la réussit, mais qui n’a pas vraiment la saveur d’un affrontement direct. A noter tout de même que certains clichés des albums photos nécessitent un ou plusieurs partenaires pour être validés, et que le jeu vous indique en permanence si vous avez battu le record d’un ami ou si l’un d’entre eux a repris la tête : un moyen comme un autre d’attendre les DLC du jeu !

Notre verdict

On aime

  • L’immense aire de jeu
  • Un rendu de qualité
  • Le large panel de véhicules
  • De nombreuses activités (épreuves, défis...)
  • Les épreuves Live Xtrem Series
  • Le Fast Fav

On n'aime pas

  • Les collisions
  • L’IA élastique
  • Le multi anecdotique
  • Le end game sans grand intérêt

Nettement supérieur à son prédécesseur dans tous les domaines, The Crew 2 ne se contente pas de proposer un lifting graphique bienvenu et réussi mais en profite pour étoffer son contenu avec l’ajout convaincant de disciplines nautiques et aériennes. Certes on aurait aimé que les changements de véhicules via le système Fast Fav puissent être exploités de manière aussi spectaculaire que sur les (trop peu nombreuses) courses Live Xtrem Series, mais l’offre globale reste très correcte et les épreuves prenantes malgré une IA élastique et une gestion des collisions parfois énervantes. On attend maintenant les mises à jour promises par Ivory Tower pour rendre la composante multijoueurs plus intéressante car il ne fait aucun doute que, comme son grand frère, The Crew 2 se bonifiera au fil des prochaines semaines.

Note finale : 7.5 / 10
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