Test Prince of Persia: The Lost Crown

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PS5

Alors que nous attendions un remake de Prince of Persia : Les Sables du Temps annoncé de longue date, l’éditeur Ubisoft nous a fait la surprise d’officialiser le 8 juin 2023 un tout nouveau volet baptisé The Lost Crown dont voici un test un peu tardif. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Prince of Francia

Comme son titre l’indique, l’histoire qui nous est contée ici est inspirée de la mythologie perse. Mais contrairement à ce que pourrait suggérer ledit titre, le prince de Perse ici évoqué n’est pas le personnage que l’on incarne. Sargon, tel est son nom, est un guerrier aux compétences extraordinaires appartenant à une troupe de soldats d’élite baptisée Les Immortels. Ces derniers sont au service de la reine de Perse et auront pour mission - après un twist scénaristique - de libérer le fameux prince Ghassan enlevé et retenu prisonnier au Mont Qaf, un lieu antique coupé de l’espace et du temps. Armé de ses deux épées Qaïs et Laïla, notre rashabar (tel qu’il est parfois affectueusement surnommé) devra se frayer un chemin entre les ennemis, les plateformes et les nombreux pièges mortels qui lui barrent la route. Il pourra également compter sur ses frères d’armes qu’il croisera plusieurs fois durant sa quête pour l’y aider.


Développé cette fois en France, dans le studio montpelliérain d’Ubisoft, et non plus au sein du studio historique de la saga à Montréal au Québec, Prince of Persia : The Lost Crown opte pour un tout nouveau héros, un nouveau point de vue et un nouveau gameplay. Une petite révolution dans la saga qui sonne comme un retour aux sources, au moins dans sa représentation visuelle. En effet, le jeu opte pour une caméra latérale avec des graphiques en 2.5D autorisant des déplacements à gauche, à droite, en haut, en bas, mais pas en profondeur. Les plus vieux d’entre vous ayant connu le héros blond en tenue blanche retrouveront ce défilement vertical / horizontal, mais la comparaison s’arrête là puisque le découpage en niveaux laisse cette fois sa place à une immense carte à parcourir en long en large et en travers, dans tous les sens et plusieurs fois. Depuis la reprise de la licence par Ubisoft en 2003, nous avions surtout eu entre les mains des épisodes en 3D totale mixant action, aventure et plateforme avec un usage innovant à l’époque du retour dans le temps. Cette fois nous avons entre les doigts un pur Metroidvania dont le terrain de jeu s’agrandit à mesure de l’acquisition de nouvelles compétences et d’objets clés.

Autant inspiré par les classiques Metroid / Castlevania que par des références modernes que sont Ori and the Blind Forest et Hollow Knight, le jeu ne lésine pas sur les passages de plateforme retors, avec des sauts au millimètre et un sens du timing à toute épreuve pour passer entre les lames et glisser sur un mur avant de s’empaler sur les piques. La panoplie de mouvements de l’immortel est riche, avec notamment des glissades / pas en arrière / course avec R2, des sauts avec appuis d’un mur à l’autre et plus tard un double saut ou un dash aérien pour ne citer qu’eux. Préparez-vous à mourir souvent et à revenir au dernier arbre croisé (pas toujours à côté) faisant office de point de sauvegarde et de modificateur d’inventaire. Le Mont regorge de passages secrets, d’objets cachés et de quêtes secondaires obligeant à d’innombrables aller/retours sur une carte tellement immense qu’elle risque de décourager les moins téméraires. Parfaitement lisible et richement illustrée d’icônes et de légendes, la map peut être agrémentée de captures d’écran pour bien mémoriser un endroit précis où revenir après l’obtention d’un nouveau pouvoir. Elle n’en demeure pas moins gigantesque et bourrée de challenges pour ceux qui veulent atteindre le 100 % d’exploration. Investissez une bonne vingtaine d’heures de votre vie pour en faire le tour, en vous aidant si possible d’une aide pour dénicher des trésors, comme un petit oiseau qui indique la proximité d’un coffre, et plus tard de voyages rapides.

Difficile, si je veux.

Outre ses phases de plateformes délicates, The Lost Crown place également la barre assez haut en ce qui concerne ses combats. Très nombreux et saupoudrés de boss réguliers, les affrontements épiques exigent de bien saisir la finesse du gameplay. Attaques aériennes, attaques basses, contres, contres imparables, coups chargés, jets de flèches, glissade dans le dos (…) sont autant de réflexes à acquérir pour ne pas mourir bêtement, même face à des ennemis de base. Ultradynamique, l’excellent système de combat (complexe au point de proposer un mode entraînement optionnel) va jusqu’à introduire des attaques spéciales stylisées avec des mouvements de caméra et un halo de lumière qui entoure Sargon comme un Super Saiyan. Spectaculaire et redoutable.


Pour vous faciliter la tâche, vous pourrez toujours améliorer votre barre de vie via des quêtes secondaires et des achats d’amulettes (à usages variés, à alterner selon la situation) auprès d’un mage. Le boutiquier peut aussi vous vendre des fioles de vie, des breloques et d’autres consommables en échange des gemmes glanées sur les cadavres ennemis. Mieux encore, vous pourrez à tout moment changer de mode de difficulté voire carrément le personnaliser en variant la jauge de difficulté des combats, des dégâts, des réapparitions de l’Athra (la jauge d’attaque spéciale) et cocher / décocher des assistances bienvenues comme l’aide à la visée, pour les sauts muraux, les parades, les esquives, les combats, les interactions possibles... De mémoire de joueur, nous avons rarement vu un jeu aussi paramétrable dans sa difficulté afin de proposer une aventure accessible au plus grand nombre et hautement fonctionnel. Une belle preuve d’ouverture d’esprit de la part du français, qui montre que la souffrance n’est pas une obligation pour se divertir dans un jeu vidéo. C’est selon les goûts, les affinités de chacun.

Toutes ces louanges sont néanmoins amoindries par une réalisation graphique peu avenante et davantage digne d’un jeu sur smartphone / tablette que d’une rutilante PlayStation 5. Les textures sont peu détaillées voire pratiquement absentes par endroits, les animations sont un peu rigides, les effets spéciaux sont rares, les dialogues sont illustrés comme un comic-book et les quelques cut-scenes montrent des visages crispés où seules les lèvres inférieures bougent comme celles de marionnettes. Clairement, on sent que le budget alloué à cette production AA n’est pas à la hauteur d’autres productions Ubisoft (Assassin’s Creed) et des précédents volets, comme s’il s’agissait plus d’un skin Prince of Persia apposé sur une production générique pour tester l’attractivité de la licence. En contrepartie le jeu était proposé dans les 50€ à son lancement en boite le 18 janvier dernier et il vient tout juste de passer sous la barre des 30€ dans la grande distribution (Carrefour). A ce prix-là l’aventure mérite très largement qu’on s’y attarde tant la proposition est généreuse, longue, accessible, divertissante et stylée dans ses combats contre des boss au character design très inspiré.

Notre verdict

On aime

  • La carte gigantesque
  • La durée de vie généreuse
  • Les combats prenants et techniques
  • De la plateforme à l’ancienne
  • Les paramètres personnalisables
  • Le prix actuellement sous les 30€

On n'aime pas

  • La réalisation indigne de la licence
  • Les très nombreux allers/retours, forcément
  • Les checkpoints parfois espacés
  • Quelques petits bugs

Le retour inattendu de la licence Prince of Persia est une excellente surprise qui offre - derrière son apparence cartoonesque et sa réalisation simpliste digne d’un jeu mobile - une aventure d’une richesse incroyable, tant dans ses phases de plateforme pleines de challenge que dans ses affrontements techniques et complexes dès le mode de difficulté normal. Ne soyez pas effrayés pour autant, les très nombreux paramètres modifiables garantissent une expérience accessible au plus grand nombre, et, dans tous les cas, un terrain de jeu immense et des affrontements stylés contre des boss redoutables. A moins d’être hermétique aux allers/retours propres au genre, vous êtes assurés de prendre du bon temps.

Note finale : 8.5 / 10
Les commentaires
Le
"comme s’il s’agissait plus d’un skin Prince of Persia apposé sur une production générique pour tester l’attractivité de la licence"

8.5/10.

Je charie :D j'ai lu le topic et les retours positifs des joueurs.
Le
Très bon le test!

Je te trouve dur sur la partie graphique! Il y a des zones que j'ai trouvé très belle quand même.
Gui

Gui

Le
Puis c'est un choix de DA, on pourrait dire pareil des derniers Zelda je suppose ^^
Le
Tonio_S a écrit : mer. 6 mars 2024 10:55 "comme s’il s’agissait plus d’un skin Prince of Persia apposé sur une production générique pour tester l’attractivité de la licence"

8.5/10.

Je charie :D j'ai lu le topic et les retours positifs des joueurs.
Le jeu est très bon, mais il m'a donné l'impression d'être un autre projet original transformé en Prince of Persia suite à la débâcle du remake. "Générique" n'est peut être pas le bon mot.
Le
MeWa a écrit : mer. 6 mars 2024 11:47 Très bon le test!

Je te trouve dur sur la partie graphique! Il y a des zones que j'ai trouvé très belle quand même.
C'est assez inégal je trouve, comme les ennemis moyens et les boss stylés.

Merci de m'avoir lu en tout cas. 👍
Le
Vincent a écrit : mer. 6 mars 2024 13:28
Tonio_S a écrit : mer. 6 mars 2024 10:55 "comme s’il s’agissait plus d’un skin Prince of Persia apposé sur une production générique pour tester l’attractivité de la licence"

8.5/10.

Je charie :D j'ai lu le topic et les retours positifs des joueurs.
Le jeu est très bon, mais il m'a donné l'impression d'être un autre projet original transformé en Prince of Persia suite à la débâcle du remake. "Générique" n'est peut être pas le bon mot.
Ouep parce que des jeux générique comme ca, j’en veux a la pelle.
Le
Faut le lire comme on parlerait d'un médicament qui n'est pas de la marque.

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