Test Helldivers II

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PS5

Première licence de Sony à sortir simultanément sur une console PlayStation et sur PC, Helldivers II est une petite révolution dont le large succès est allé jusqu’à surprendre ses développeurs. Affolant les statistiques de connexion sur Steam, détrônant de plus gros titres du podium, explosant les capacités des serveurs dédiés, le titre fait actuellement le buzz. A tort ou à raison ? 

« Moi aussi je suis prêt à me battre. »

Largement inspiré du film culte Starship Troopers réalisé par un Paul Verhoeven au sommet de son art en 1998, Helldivers II nous transporte avec un humour cinglant dans un futur de science-fiction où la démocratie est menacée par les invasions planétaires de Terminides, de la vermine arachnide qu’il va falloir repousser aux confins de la galaxie dans des missions coopératives jusqu’à quatre. Si le titre comporte un numéro deux en chiffre romain, ce n’est pas sans raison. Le nouveau soft d’Arrowhead Studio est la suite d’un jeu de tir de 2015 sorti sur PlayStation 3, PlayStation Vita et PlayStation 4. Doté d’une vue isométrique plus proche d’un Diablo, ce dernier a connu un joli succès d’estime (couronné d’un DICE Awards 2016 du meilleur jeu portable de l’année) en raison d’un univers alternant trois menaces extraterrestres distinctes réparties sur des planètes hostiles d’apparences variées. Ce second volet conserve l’ossature du gameplay mais fait sa révolution en modifiant son point de vue, passant à une caméra à la troisième personne largement plus immersive mais qui sacrifie le jeu hors ligne. En effet, il n’est cette fois plus possible de se lancer dans des parties coopératives sur le canapé sur le même écran (ni même en écran partagé), il faudra être connecté en permanence pour des parties uniquement coopératives, aucun mode PvP n’étant prévu à ce jour.


Toujours en suivant le début de son modèle cinématographique, le jeu impose de passer par un tutoriel dans une base militaire où vous devrez faire vos gammes : s’accroupir / s’allonger / se jeter avec le bouton Rond, utiliser son arme de poing avec L2/R2, switcher avec une mitrailleuse en pressant Triangle, lancer des grenades pour dégager son horizon et utiliser moults stratagèmes. Qu’est-ce qu’un stratagème ? Ce sont des soutiens aériens qu’on peut appeler par une combinaison de touches digne d’un cheat code des années 90. Des frappes chirurgicales de bombes à fragmentation, des canons laser, des envois de ravitaillements, d’armes lourdes à usage unique ou de générateurs de boucliers tombent littéralement du ciel. Les combinaisons sont également utilisées durant les missions pour activer des terminaux et appeler la navette d’exfiltration. Une fois ce tuto bouclé, direction le vaisseau mère pour accéder à son inventaire et pouvoir modifier son armure, ses armes, ses équipements dont certains sont à acheter sous la forme de microtransaction. A 39,99€ la boite à sa sortie, on comprend mieux que le jeu-service repose sur le modèle économique du surplus à payer sans tomber à aucun moment dans la tentation du pay-to-win. Une fois votre soldat personnalisé, direction le centre de commandement, une sphère permettant de sélectionner son prochain largage sur le terrain.

Le théâtre des opérations évolue en temps réel en fonction des succès IRL, les joueurs du monde entier faisant reculer à chaque instant le terrain des insectes et celui des robots tueurs Automatons, la seconde faction ennemie du jeu. Pour le moment il manque encore une troisième menace en comparaison à celles du premier opus. Mais comme le titre ne cesse de croître, il y a fort à parier que le studio sortira de son chapeau de nouveaux ennemis, de nouvelles planètes, de nouvelles armes voire de nouveaux modes dans les mois à venir pour continuer à maintenir les joueurs actifs sur la durée. On est en présence d’un titre qui bouge, qui vit, qui captive.

« Voulez-vous en savoir plus ? »

Par défaut le tir allié est activé alors viser juste et bien est nécessaire pour mener sa mission vers le succès, même si la mort n’est jamais définitive et qu’un nouveau largage de soldat est toujours possible durant la mission. Pour le reste, les amateurs de Monster Hunter seront en planète connue : coopérer, communiquer et élaborer des stratégies pour affronter les plus gros morceaux sont presque devenus des réflexes pour les joueurs. Certains mécanismes ne s’activent qu’à plusieurs quand ce ne sont pas carrément des armes qui doivent être manipulées à quatre mains. Encore faut-il trouver des joueurs avec qui partir en guerre. Vous aurez vu passer l’info sur la toile, le grand succès du titre a eu raison des serveurs au point que certains se connectaient le matin pour verrouilleur leur partie pour le soir, coupant l’herbe sous le pied des derniers arrivés. L’expérience multijoueurs a pu en pâtir au début mais depuis le 24 février les serveurs autorisent jusqu’à 800 000 personnes en simultané, ce qui est énorme pour un titre émanant d’un studio d’une centaine de personnes. La situation est actuellement viable et même sans avoir ses propres amis sous la main on est pratiquement toujours rejoint par d’autres joueurs catapultés sur la carte.


Les différentes caractéristiques des planètes constituent également un motif de satisfaction. Des plaines désertiques de certaines, aux épaisseurs de neige d’autres (qui ralentissent la progression) en passant par la densité de la végétation des forêts jusqu’aux conditions météo comme les nappes de brouillard ou la foudre en pleine obscurité, la diversité des terrains contribue à casser la routine. La lassitude ne se fait pas ressentir et, encore une fois, on pourra compter sur les développeurs pour dynamiser les parties sur la durée. Notons l’absence - à priori temporaire - de véhicules (terrestres ou aériens) alors que le dernier trailer suggérait la présence d’un mécha, tout comme des zones qui trancheraient radicalement avec ce qu’on a déjà pu voir dans le premier opus. On peut fantasmer sur l’idée d’avoir un jour des planètes soumises à des gravités différentes, ou sur la présence de races extraterrestres alliées pour nous prêter main forte durant des affrontements titanesques - les possibilités semblent illimitées (comme dans Ratchet & Clank).

D’un point de vue technique, le sélecteur d’un mode performance ou qualité garantit une fluidité permanente du fait, il faut bien l’avouer, que le titre est loin d’égaler les plus beaux de la console. Pour ce qui est du budget et des ambitions graphiques, on est plus sur du AA que sur de la vitrine. Mais rien de grave, il se rattrape largement sur son fun immédiat et son humour noir que n’aurait pas renié « le hollandais fou », diffusé à nos oreilles par des doublages français enjoués sur fond de musique épique donnant envie de s’engager. En quand on sait qu’on va passer quelques dizaines d’heures dans cette ambiance va-t’en-guerre, c’est un point non négligeable !

Notre verdict

On aime

  • Du gros fun qui tâche
  • De l’humour noir comme on aime
  • L’ambiance Starship Troopers
  • Pas bien cher
  • La variété des ennemis
  • Les planètes dépaysantes

On n'aime pas

  • Pas le plus beau des jeux PS5
  • Plus de coop hors ligne
  • Pas encore de véhicules
  • Il manque une race ennemie
  • Les couacs techniques du lancement

Résumons l’anatomie d’un succès : une inspiration cinématographique forte, un humour noir aussi corrosif que le sang d’un extraterrestre, un prix en boite plus léger qu’un AAA, une sortie simultanée sur PlayStation 5 et PC avec du cross-play et de la coopération fun et stratégique. Mélangez le tout et vous tenez là la meilleure adaptation officieuse de Starship Troopers plus d’un quart de siècle après le lancement du film. La machine est lancée, maintenant il faut qu’elle se développe sur la durée pour maintenant les joueurs captifs. Rompez.

Note finale : 8 / 10
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