Test A Plague Tale : Requiem

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PS5

Seulement trois années après avoir conquis la scène vidéoludique mondiale avec son surprenant A Plague Tale : Innocence, le studio français Asobo basé à Bordeaux remet le couvert avec une suite sous-titrée Requiem. Ce terme définissant généralement un chant pour les morts lors d’une messe résonne plutôt comme une ode à la création numérique hexagonale tant les critiques entourant ce titre sont dithyrambiques. Ce n’est pas la rédaction de PlayFrance qui dira le contraire.

Hugo Délire

Comme son nom l’indique, le premier A Plague Tale nous narrait une fiction tournant autour de l’épidémie de peste noire qui ravagea la France au XIVème siècle, durant le Moyen-âge. Nous y faisions la connaissance d’Amicia et de son jeune frère Hugo durant cette période particulièrement sombre de notre histoire où le danger venait tant de la maladie que de l’Inquisition qui traquait notre duo de héros. En effet, le mouflet était atteint de Macula, une sorte de maladie qui confère à son porteur d’étonnants pouvoirs, dont celui d’approcher et de manipuler des hordes de rats pestiférés. Un don surprenant qui a de quoi attirer une convoitise certaine auprès des autorités religieuses. La happy end d’Innocence aura été de courte durée puisqu’à peine six mois après ces événements, les rongeurs contaminés par centaines sont de retour dans le sud de France où démarre cette suite. Le frère et la sœur sont évidemment de la partie, accompagnés cette fois de leur mère Béatrice et du frêle Lucas. Malheureusement le gamin n’est visiblement pas tiré d’affaire et la maladie se réveille chez lui à un stade suffisamment avancé pour faire craindre un déclin progressif de son état de santé. Son dernier espoir de guérison se situerait potentiellement sur une mystérieuse île qu’Hugo voit en songe lors de ses poussées de fièvre.


Là encore, comme son titre l’indique, l’histoire du jeu tournant autour de la relation frère-sœur est la pièce maîtresse de ce chef d’œuvre à la narration soignée, sertie de rebondissements poignants assurés par des cinématiques classieuses réalisées à l’aide du moteur du jeu. Nous n’en dévoilerons donc pas plus pour que le plaisir de la découverte soit intact. Sachez néanmoins que cette suite, exclusive aux machines actuelles, assure le spectacle en flattant autant la rétine que les tympans. La mise en scène entre dans la cour des grands, les modélisations ont largement gagné en détails, les effets de lumière sont réalistes et la prolifération de rats grouillants est cauchemardesque. Côté bande-son nous ne pouvons qu’applaudir des deux mains les doublages français inspirés et les compositions d’Olivier Derivière qu’on ne présente plus à force de l’entendre dans des productions françaises (Vampyr, the Council, Greedfall...).

Requiem for a geek

Dans un premier temps ce sera à Amicia d’enquêter sur cette terre promise en slalomant une fois encore entre les rats et les soldats. Le gameplay mixe toujours aussi bien action, réflexion légère et infiltration dans des niveaux relativement ouverts (comprendre par là avec plusieurs embranchements possibles) mais à la progression linéaire cloisonnée entre deux portes et découpée en chapitres. Cachée dans les hautes herbes, notre damoiselle peut décocher des projectiles mortels dans la tête des gardes non casqués, faire diversion ou utiliser ses talents d’alchimiste pour bricoler des bombes incendiaires à l’aide d’alcool, de souffre et de pots en terre. Comme les rats sont effrayés par la lumière, allumer des braseros ou des torches à distance grâce à cette technique permet bien souvent de se frayer un chemin entre la vermine. Par la suite d’autres sorts viendront renforcer ses talents d’apprentie sorcière. Le système de visée assistée cible précisément les points faibles des ennemis à bonne distance, que ce soit avec la fronde ou l’arbalète glanée plus tard. L’infiltration est clairement à privilégier et reste le plus souvent la seule solution viable en raison d’affrontements au corps à corps prenant davantage la forme de riposte pour fuir que de vrais duels malgré l’introduction d’un couteau. Ce dernier servira au final plus à forcer les serrures des coffres qu’à tailler dans le gras des soldats. Des habilités à progression automatique selon votre façon de jouer amélioreront vos compétences en matière de prudence, d’agressivité et d’opportunisme notamment. A l’instar du premier opus, vous serez rarement seul dans les niveaux, ce qui donne lieu à des échanges fort plaisants pour la narration et à un système d’ordres simple à l’aide du bouton L1. Le jeune Hugo, quant à lui, gagne en complicité avec les rats qu’il peut désormais contrôler pour les orienter vers les ennemis, ennemis qu’il peut également géolocaliser à travers des obstacles grâce à l’ouïe fine des rongeurs.


La production d’Asobo a fait le choix judicieux de la nouvelle génération et en exploite les caractéristiques, à commencer par le SSD de la PS5 réduisant considérablement les temps de chargement tout en affichant des milliers de rats à l’écran avec une fluidité quasi-exemplaire. Quasi seulement car quelques baisses de frame-rate sont tout de même à signaler dans les décors chargés. En l’absence d’un sélecteur performance / graphisme il n’est, pour le moment, pas possible de privilégier l’affichage à la fluidité ou inversement alors l’expérience est identique pour tout le monde, à savoir un bon vieux 30 images par seconde comme sur PS4. L’ambiance sonore s’avère très immersive grâce à l’audio 3D très bien rendu au casque et les features de la Dual Sense sont correctement exploitées, à commencer par le retour haptique qui donne des sensations différentes selon le revêtement (le froissement des herbes par exemple) et les événements (explosions, mouvements des rats…). Les gâchettes adaptatives sont sollicitées lors de l’utilisation des armes comme bien souvent. Au final, A Plague Tale : Requiem nous transporte dans un tourbillon d’émotions durant une quinzaine d’heures pour une soixantaine d’euros, ce qui, mine de rien, est bien en dessous de certaines productions next gen vendues sans broncher dans les quatre-vingts balles. Il fallait le signaler.

Notre verdict

On aime

  • Mise en scène et narration au top
  • Ambiance sonore, musiques et doublages excellents
  • La DualSense bien exploitée
  • Son prix plus abordable que la moyenne
  • La bonne durée de vie
  • Une profusion de rats à l’écran

On n'aime pas

  • Quelques petits ralentissements
  • Pas de sélection qualité / performance
  • Les combats au corps à corps à éviter

Nouveau chapitre des aventures d’Hugo et Amicia, ce Requiem transpose le concept du premier A Plague Tale à la sauce nouvelle génération où tout est plus grand, plus beau et plus grouillant. Pas de révolution néanmoins, mais une belle évolution qualitative en matière de réalisation et de mise en scène pour un titre qui doit énormément de son charme à son histoire et à l’alchimie entre ses personnages. On lui pardonnera aisément ses combats au corps à corps un peu brouillons et ses quelques petits ralentissements tant le voyage est haletant.

Note finale : 8.5 / 10
Les commentaires
Le
Merci pour le test bg.
Le
« Hugo délire » :mdr:
Le
sophocle a écrit : mer. 26 oct. 2022 23:08 Merci pour le test bg.
C'est toujours un plaisir. :)
Le
Mets toi tout nu
Le
Okay, dans mon prochain test j'enlève le haut.
Le
n va avir du mal à cmprendre les pints psitifs et négatifs, du cup !
Le
Sephi a écrit : ven. 28 oct. 2022 09:43 n va avir du mal à cmprendre les pints psitifs et négatifs, du cup !
Incroyable
Le
J'en suis au chapitre 9 et c'est très bon.
Graphiquement c'est splendide en terme de DA. Le 30 fps ne gêne pas trop finalement, malgré quelques baissent de framerate à déplorer ici et là.
Le
J’ai commencé une partie sur la Xbox, impressionné par le son en Dolby Atmos sur mon nouveau système de son.
Graphiquement c’est bien joli aussi.

Jeux concernés

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