Test The Riftbreaker

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PS5

Depuis les heures glorieuses de Command & Conquer sur la première PlayStation, le jeu de stratégie en temps réel a prouvé qu’il pouvait avoir sa place sur les consoles de salon. Pourtant les productions ne se bousculent pas au portillon sur nos machines, si bien qu’elles ne sont qu’une petite poignée à représenter le genre et se font encore plus rares quand il s’agit de pouvoir construire sa base et gérer ses ressources. L’arrivée de The Riftbreaker sur PlayStation 5 est donc un événement en soi.

Brisons la glace

Fuyant une Terre vidée de ses ressources, l’humanité se penche sur la conquête spatiale et la colonisation d’astres lointains. Parmi ceux-ci, Galatea 37, une planète inexplorée de la ceinture Sycorax, dans la voie lactée, présente toutes les caractéristiques de la candidate idéale : une faune et une flore abondantes, des minéraux et des substances rares dans son sous-sol et des conditions climatiques propices bien que changeantes et parfois extrêmes. Les indicateurs sont suffisamment bons pour que le capitaine Ashley S. Nowak, une scientifique également commando d’élite, y fasse un aller simple aux commandes d’un mécha de combat doté d’une intelligence artificielle qu’elle a affectueusement appelé Mr. Riggs. Plus qu’un compagnon et un moyen de se défendre contre les autochtones, le robot peut construire une base et ses périmètres, extraire des ressources à la foreuse et récolter des échantillons pour lancer des recherches sur ce nouveau monde extraterrestre.

The Riftbreaker est un jeu de stratégie en temps réel dans lequel nous ne dirigeons pas l’habituelle souris virtuelle mais directement le mécha d’Ashley. Le début de partie démarre tout naturellement par le déploiement d’une base autour de laquelle devront se loger divers bâtiments d’utilité générale : une armurerie, un centre de communication, un centre d’intelligence artificielle, un centre de recherches, des raffineries, des silos pour y stocker des minerais, des murs de protection et tout un tas de tourelles pour repousser les assauts. Rien de tout ça ne sera possible sans avoir les poches pleines de matières premières alors bien sûr chaque gisement devra être exploité jusqu’à épuisement. Demain comme aujourd’hui, l’énergie sera notre avenir alors toutes nos constructions devront être connectées à une source électrique pour fonctionner, que ce soit par panneaux photovoltaïques, par éolienne ou par consommation directe des ressources minérales ou de biomasses. C’est là qu’intervient le cycle jour / nuit du jeu et la gestion des conditions climatiques, parce qu’un panneau solaire la nuit ne sert à rien comme une hélice lorsqu’il n’y a pas de vent ! Stocker l’énergie alternative paraît rapidement indispensable pour maintenir vos structures fonctionnelles dans toutes les conditions, à moins que vous ne préfériez couper le courant de certaines trucs la nuit. Par moment ce sont les tempêtes qui viendront donner un coup de pouce à notre production éolienne, les aléas du temps ayant aussi leurs avantages. Vous l’aurez compris, le cahier des charges du RTS moderne est bien respecté avec des possibilités nombreuses dès qu’on commence à mettre le nez dans l’amélioration de ses bâtiments et l’énorme tableau des recherches débloquant de nouvelles constructions et la fabrication de nouvelles armes pour Mr. Riggs.


Les combats, en temps réel eux aussi, se font directement à l’aide de notre robot comme dans un hack and slash à double stick classique, chaque bras étant affilié à une gâchette de la manette pour varier les tirs à notre convenance. Plusieurs armes – à feu ou de corps à corps - peuvent être placées sur les gâchettes et une simple pression des boutons gauche et droite de la croix directionnelle permet de permuter entre elles. Un armement secondaire est également placé sur les symboles PlayStation combinés aux boutons L1 et R1. Au total ce sont huit possibilités supplémentaires qui s’offrent à nous, que ce soit pour réparer notre mécha loin de la base (il se régénère automatiquement sur place), utiliser des gadgets ou déposer des mines sur le terrain. L’armurerie se charge de remplir nos chargeurs progressivement, même à distance. Les fins stratèges seront peut-être déçus de ne pas pouvoir donner d’ordres à des unités sacrifiables puisqu’ici l’armée c’est nous. Par conséquent, l’exploration, la colonisation et la pacification des lieux devront être faits par nos soins et non en envoyant des soldats barouder au hasard sur la carte. On abandonne ainsi souvent sa base, ne lui laissant qu’une oreille attentive qui se mettra en alerte lorsque nous subissons une attaque. Dans ces moments-là retourner en urgence au quartier général est souvent trop long « à pied » alors on saluera la téléportation directe pour répliquer rapidement. C’est le moindre mal contre la résistance alien grouillante, occupant pratiquement la totalité de l’écran par ses centaines d’unités lors des assauts les plus nourris, renvoyant à cette scène similaire du film Starship Troopers.

Mon mécha moi

Genre de prédilection du PC, le jeu de stratégie en temps réel est bien plus rare sur consoles à cause de sa prise en main à la manette qui ne rivalise pas avec le combo clavier / souris. Force est de constater que le passage par le tutoriel s’avère indispensable pour bien assimiler les commandes et arriver à ses fins sans s’emmêler les pinceaux. Le bouton Triangle par exemple ouvre le menu des constructions et on change de catégories dans celui-ci avec les boutons L1 et R1 alors qu’on est bien souvent tenté d’y aller avec les directions de la croix qui servent ici à raccourcis pour réparer / vendre des structures. Dans le même registre, la sélection des bâtiments se fait à l’aide de la mire de notre robot alors qu’on a pour habitude se déplacer un curseur pour ça. En l’absence d’un zoom / dézoom, nous devons également nous déplacer physiquement pour agir sur des édifices hors de notre champ de vision alors qu’un coup de molette de souris permet généralement d’avoir une vue d’ensemble de la base. Un temps d’adaptation s’avère nécessaire, mais on s’y fait après quelques parties. Les développeurs ont tout de même pris de temps d’exploiter convenablement les fonctions de la DualSense avec des vibrations différentes lors des déplacements du mécha, lors des bourrasques de vent et lors des tirs armés. Les gâchettes adaptatives sont bien mises à contribution lors des gunfights jusqu’à se bloquer complètement quand le chargeur est vide. Les sensations sont bien là et ça fait plaisir de voir que les studios internes ne sont pas les seuls à s’en soucier.

Techniquement solide et graphiquement sympa, le titre impressionne surtout pour ses éclairages en temps réel et ses nuées extraterrestres inondant l’écran. Les décors très vivants offrent une belle variété entre la zone tropicale, les places acides, le désert radioactif et la zone volcanique. Seuls des petits freezes de l’écran lors des sauvegardes automatiques régulières se font ressentir. La musique d’ascenseur n’est pas particulièrement mémorable et les doublages ne sont qu’en anglais, ce qui oblige à lire des fenêtres de dialogues à des moments parfois inopportuns. La modestie du budget d’un jeu proposé à 29,99€, y compris en boite, n’y est pas étrangère. Pour ce prix la durée de vie est largement à la hauteur, avec cinq niveaux de difficulté, plusieurs modes de jeu dont une campagne de longue haleine, un mode survie pour bomber le torse (on y affronte des vagues de créatures de plus en plus difficiles) et un mode bac à sable où l’exploration est libre et l’ennemi pacifique. Il ne manque que des composantes multijoueurs pour que le plaisir soit total, notamment un mode coopératif en ligne qui aurait cassé la monotonie de la conquête en solitaire de l’astre. Peut-être dans une éventuelle suite si le succès est au rendez-vous. En attendant The Riftbreaker est une bonne surprise que vous pouvez tester dès maintenant dans un prologue accessible gratuitement sur le PlayStation Store. Rompez !

Notre verdict

On aime

  • Un vrai bon RTS sur console
  • La DualSense bien exploitée
  • Son prix très abordable
  • La grosse durée de vie
  • La profondeur du contenu
  • Une profusion d’ennemis à l’écran

On n'aime pas

  • Les petits freezes lors des sauvegardes auto
  • Un petit temps d’adaptation à la manette
  • L’absence de multijoueurs
  • Pas de combats aériens ni maritimes
  • Devoir lire du texte dans le feu de l’action

Concept hybride entre jeu de stratégie en temps réel avec construction de base et shooter à double sticks, The Riftbreaker réussit son grand écart sans se froisser un muscle grâce à sa réalisation solide affichant des extraterrestres par dizaines, ses possibilités stratégiques nombreuses et son action soutenue. Développer sa base, la fortifier et résister aux assauts ennemis a quelque chose de grisant qu’on aurait aimé pouvoir partager à deux en coopération. Tant pis, on se contentera d’une colonisation en solo dans de jolis décors sur de nombreuses parties personnalisables. C’est déjà pas mal pour une PlayStation 5 qui était jusque-là orpheline de RTS.

Note finale : 8 / 10
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