Test Kena : Bridge of Spirits

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PS5

Il est enfin là ! Notre coup de cœur de la présentation de la PlayStation 5 en juin 2020 aura mis plus d’un an à nous parvenir mais est bel et bien disponible sur le PlayStation Store depuis le 21 septembre sur PlayStation 5 et PlayStation 4 pour 39,99€. Le jeu d’Ember Lab sortira même en boite au mois de novembre pour les plus patients. Est-il à la hauteur de l’attente ? La réponse est OUI !

Rots à table

Composé de passionnés ayant surtout travaillé sur des shorts d’animation, le studio Ember Lab démarre dans le jeu vidéo. Il a su créer l’attente dès la première présentation de son jeu Kena : Bridge of Spirits en juin 2020 lors de la démonstration de la PlayStation 5. Au milieu des grosses licences attendues, ce titre indépendant à la direction artistique stylée promettait une aventure épique piochant dans des références comme Zelda, Pikmin et Okami. Excusez du peu. Dans ce jeu d’action / aventure à la troisième personne nous incarnons Kena, une guide spirituelle dont la quête principale est d’atteindre une montagne sacrée en aidant sur son chemin les esprits récalcitrants à passer de l’autre côté. Cet héritage, qu’elle tient de son père, sert le gameplay à travers les pouvoirs dont elle dispose : une impulsion d’énergie avec L1 activant des stèles et lui servant de bouclier, un bâton de sorcier également capable de se transformer en arc pour se défendre et une interaction poussée avec les « Rots », des esprits prenant la forme de petites créatures noires à gros yeux ressemblant vaguement à Totoro.


A l’instar du jeu de stratégie de Miyamoto, la chasse aux Rots est ouverte durant toute la partie avec parfois un nombre minimum de bestioles requis pour progresser. Ces petits êtres peuvent se rassembler pour porter et déplacer de lourdes charges, servent à purifier les éléments en décomposition qui gangrènent les décors et donnent un coup de main durant les affrontements. Comme dans Okami ou plus récemment Haven des français de The Game Bakers, la flore est régulièrement corrompue par des zones mortes (où même le son ne semble plus passer) que les Rots peuvent raviver en grignotant les fleurs du mal que Kena fera exploser avec une impulsion, reverdissant ainsi la vallée. Quant à la partie combat, ils interviennent pour distraire les ennemis et pour vous cueillir de la vie à condition d’avoir rempli une sphère de courage pour les motiver à prendre le risque de vous aider. La barre de vie remonte d’elle-même après les combats mais dans l’arène l’aide de vos compagnons est indispensable pour refaire le plein de santé. De plus en plus délicats à mesure que le bestiaire s’enrichit, les face-à-face requièrent un minimum de doigté entre l’usage du bouclier juste avant l’attaque pour enchaîner sur une parade, des esquives à tout-va avec le bouton Rond et des tirs ciblés à l’arc pour toucher les points faibles des vilains. Les coups forts mais plus lents avec R2 sont bien pratiques pour casser les boucliers quand les coups simples avec R1 tabassent rapidement. Avec trois niveaux de difficulté chacun y trouvera son compte, mais même en difficulté intermédiaire les échecs n’auront rien d’une surprise. Pas de panique pour autant, les sauvegardes automatiques sont régulières et le temps de chargement de deux – trois secondes maintient notre concentration.

Comme d’habitude, les boss demandent davantage de finesse, le temps d’étudier leurs routines et les mécanismes de combat pour mieux les contrer et les occire. Pour rendre les choses plus faciles, un petit tour dans le menu d’améliorations permet de dépenser des points durement acquis pour déverrouiller de nouvelles compétences pour les combats de mêlée, pour le bouclier d’énergie, l’arc ou encore les Rots eux-mêmes – vous pourrez par exemple ainsi débuter un combat avec une sphère de courage pleine. Plus anecdotique, une autre « monnaie » virtuelle sert à acheter de nouveaux chapeaux pour vos peluches vivantes, histoire de les personnaliser et de les rendre plus mignonnes sur les photos du mode idoine. Une touche est même dédiée pour se poser avec et leur faire des papouilles, preuve qu’ils sont vraiment au centre de l’attention.

Made with love

L’envie de débloquer toutes les améliorations pousse inévitablement à explorer le monde semi-ouvert qui nous tend les bras, pour glaner des points, de la monnaie, et recruter des Rots supplémentaires. Les zones de la carte autour du village servant de hub se dessinent au gré du scénario, suivant généralement un sentier duquel on peut s’écarter pour aller chercher des coffres, ouvrir des tonneaux et récolter des fruits. On s’amusera à remplir les conditions imposées pour ouvrir certains coffres maudits (tuer x ennemis avant la fin du chrono par exemple) et à jouer les facteurs en livrant des missives dans les boites aux lettres. Ces quêtes annexes et ces défis apportent une profondeur bienvenue et poussent à l’exploration de la forêt et de ses embranchements. Le level design aux petits oignons incite à la découverte dans des proportions raisonnables, c’est à dire sans jamais décourager les blasés des mondes ouverts qui inondent désormais dans les jeux vidéo. Les autels de téléportation saupoudrés un petit peu partout avec des voyages d’à peine cinq secondes facilitent grandement le ratissage de la map de fond en comble une fois de nouvelles compétences / outils acquis. Quelques petits puzzles entourant l’ouverture de portes ou la désinfection de temples complètent un gameplay n’ayant rien à envier aux premiers Zelda en 3D, allant jusqu’à nous faire porter des masques d’idoles à certains moments clés.

Dépaysant, reposant et franchement zen (il faut méditer pour agrandir sa barre de vie), l’univers dans lequel gravite Kena est un régal pour les yeux et les oreilles baignant dans un écrin de verdure parsemé de ruisseaux et de rochers. Le regard d’abord, avec un affichage natif 4K sur PlayStation 5 et une animation bloquée en 30 images par seconde en mode fidélité, ou au contraire une animation visant le 60 fps avec un 4K mis à l’échelle. Compte tenu du peu de différence visuelle entre les deux modes et l’impression de saccade quand on tourne la caméra en mode fidélité, on conseillera sans sourciller la fluidité, pour une fois, en attendant une éventuelle mise à jour qui mettra les deux camps d’accord. Dans les deux cas ça n’entachera pas les cinématiques pré-rendues en 16/9ème et 24 images par seconde sorties d’un Disney récent comme Raya et le Dernier Dragon. Les ouïes quant à elles sont enrobées des superbes mélodies de Jason Gallaty (Theophany) alternant percussions et instruments à vent pour nous faire voyager. La bande originale numérique est d’ailleurs comprise dans l’édition Digital Deluxe avec un bâton spécial pour Kena et une apparence dorée pour un Rot. Les voix anglaises font le job même si on devine que les plus jeunes auraient préféré des doublages français pour s’épargner la lecture.


Outre les graphismes 4K, les bienfaits de la nouvelle génération se ressentent également dans la courte durée des temps de chargement et sur la manette DualSense, en particulier quand on bande l’arc et que la manette émet un son de corde tendue. Au regard de la taille du projet pour un studio indé, nous serons indulgents sur certaines textures pas toujours à la hauteur des autres et sur quelques petits bugs de collision sans importance sur le gameplay pour ne garder en mémoire que l’émerveillement, le plaisir de fouiner pour agrandir notre armée et les duels plus subtils qu’ils en ont l’air. Quand on plonge dedans on a du mal à arrêter sa partie et la bonne douzaine d’heures pour en faire le tour parait trop peu, preuve que l’entreprise est une totale réussite d’un point de vue ludique. Comme quoi, du coup de cœur au coup de foudre il n’y a parfois qu’un pas.

Notre verdict

On aime

  • La direction artistique à la Pixar
  • Le cadre zen et luxuriant
  • Les musiques envoûtantes
  • L’exploration plaisante
  • Les héros attachants
  • Les combats assez tactiques
  • Les puzzles intelligents

On n'aime pas

  • Beaucoup d’inspiration, pas d’innovation
  • Le scénario un peu en retrait
  • Les combats délicats pour les plus jeunes

L’une des meilleures exclusivités actuelles sur PlayStation provient d’un développeur indépendant ayant préparé avec patience et amour une expérience ludique de premier ordre qui ravira à coup sûr les amateurs de jeux d’action / aventure à l’ancienne dans la lignée des Zelda de la N64. Mélangeant avec soin équilibre exploration, plateforme, combats et puzzles, Kena : Bridge of Spirits est définitivement le coup de cœur de cette rentrée pourtant bien chargée en hits de toutes sortes. Immersif, dépaysant et captivant, il mérite toute votre attention si vous voulez vous mettre au vert.

Note finale : 8.5 / 10
Les commentaires
Le
Je vais avoir du mal à attendre novembre pour la version physique.
Le
C'est clair cela va être dur d'attendre la version physique. Ce jeu donne envie
Le
Je me demande si ça vaut le coup d'attendre d'avoir une PS5 pour le faire, ce qui n'arrivera peut-être jamais :D
Le
Pour le 60 fps oui.
Le
Je vais attendre qu'il arrive dans le GamePass :D

Jeux concernés

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