Test The Darkside Detective : A Fumble in the Dark

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PS5

Lancé en 2017 sur PC puis porté dès 2019 sur la Nintendo Switch, le premier volet de la série The Darkside Detective est demeuré absent des consoles de Sony pendant un bon moment, si bien que nous pensions devoir découvrir sa suite sans même avoir fait le premier épisode. Il est finalement sorti le 8 avril sur PlayStation 4 (et le 24 du même mois sur sa grande sœur) soit une petite semaine avant sa suite ici chroniquée dans sa version PlayStation 5. Comme quoi rien ne sert de courir, ou de céder aux sirènes de la concurrence.

Mystères à Twin Clicks

Développé par le studio Spooky Doorway, The Darkside Detective : A Fumble in The Darkness est un jeu d’enquêtes du type point’n’click baignant dans une ambiance paranormale bon enfant et doté d’une réalisation volontairement très pixelisée. On y suit les investigations de l’inspecteur Francis McQueen cherchant dans un premier temps à retrouver son fidèle acolyte Patrick Dooley égaré dans une dimension spectrale façon Stranger Things à la fin du premier volet. Pour ceux qui auraient fait le premier jeu il y un petit moment déjà (comme moi en 2019) ou qui démarreraient directement par le second opus (quelle drôle d’idée), un résumé des épisodes précédents sert d’amorce à l’aventure. Celle-ci s’étale sur six cas à résoudre dans un ordre dicté et se savourent comme une série de type X-Files. Principalement centrée sur la ville maudite de Twin Lakes et ses vestiges locaux (la fête foraine, la maison de retraite, la décharge, la jetée, l’arène de catch…) avant de prendre quelques libertés géographiques, la trame se veut légère, n’hésitant pas à abuser de tentatives d’humour, de références cinématographiques ou télévisuelles et brisant régulièrement le quatrième mur en pointant du doigt le joueur ou le jeu lui-même. L’ambiance est plus amusante qu’effrayante, et il n’est pas rare qu’un petit sourire se dessine sur notre visage face au piquant d’une réflexion.


Le titre bénéficie d’une traduction française globalement correcte pour ne pas en perdre une miette mais ne propose aucun doublage pour préserver l’aspect rétro de sa réalisation. Les musiques, elles, évitent le chiptune et balancent des sonorités modernes tranchant avec l’esthétique d’un autre temps. Les screenshots parlent d’eux-mêmes : la réalisation joue à fond la carte des gros carrés de couleurs sans le moindre détail, à l’instar du jeu d’horreur psychologique The Last Door. Ce n’est pas ce soft qui servira de démonstration des capacités de la nouvelle console de Sony à part peut-être pour les temps de chargement très courts. Qu’on aime le style ou qu’on le déteste, il faut bien admettre que ça lui donne une identité visuelle facilement reconnaissable. En contrepartie, il n’est pas toujours évident de repérer les éventuels indices dans cet amas de pixels, si bien qu’une petite vibration parcours la DualSense lorsqu’un élément interactif passe sous la souris virtuelle (en plus de voir son nom apparaître en dessus). La vitesse du pointeur peut être réglée dans le menu des options et se servir des deux sticks simultanément accélère encore son déplacement, le pavé tactile de la manette n’étant pas compatible avec la navigation au doigt. Avec un seul bouton pour interagir, lancer un dialogue ou obtenir des informations sur un objet, la maniabilité n’est jamais prise à défaut.

Chair de poulpe

Avec une logique sortie tout droit d’un épisode de Scooby-Doo, certaines résolutions ne paraissent pas toujours évidentes, si bien qu’on aura recours au bon vieux « essayer tout sur tout » pour combiner des objets de l’inventaire entre eux ou les utiliser sur les décors. Et la plupart du temps, ça marche. Il n’y a aucun système d’astuce ou d’aide pour vous sortir du marasme, simplement la mise en surbrillance des éléments cliquables en pressant les boutons de la croix directionnelle. Le reste il faudra le trouver à la sueur de son cervelet. Ceux qui ont survécu aux productions LucasArts comme les Monkey Island devraient néanmoins pouvoir s’en sortir sans solution sur les genoux. Il en sera de même pour les quelques puzzles qui parcourent le jeu, à base d’assemblages très scolaires. Pas besoin de connaissances extérieures au jeu, les plus de douze ans peuvent s’y mettre.

Avec six enquêtes à résoudre dans cette suite contre neuf dans le premier opus, on pourrait craindre une coupe drastique dans la durée de vie mais il n’en est rien, bien au contraire. Chaque cas s’étale sur plusieurs zones et dépasse aisément l’heure de jeu pour être bouclé, ce qui nous donne une durée de vie totale comprise entre huit et dix heures selon votre talent de détective de l’étrange. Pour un prix de 12,99€ le rapport qualité / quantité / prix est très excédentaire et nous fait simplement regretter l’absence d’un bundle réunissant les deux jeux complets à prix réduit comme on peut le trouver sur le Microsoft Store. L’économie n’est que de quelques euros mais c’est toujours ça de pris pour valoriser ceux qui font confiance au développeur indépendant et plongent directement dans la saga complète sans même l’avoir testée.

Notre verdict

On aime

  • L’humour omniprésent
  • L’ambiance drôlement paranormale
  • La bonne durée de vie
  • Le prix abordable
  • La traduction française

On n'aime pas

  • La réalisation peut déplaire
  • La logique parfois étrange
  • Pas de bundle avec les deux jeux

Avec sa réalisation volontairement désuète et son humour que n’auraient pas renié des productions LucasArts à l’ancienne, The Darkside Detective : A Fumble in The Darkness s’adresse avant tout aux joueurs de point’n’click old school qui comprendront plus facilement / rapidement la logique parfois capillotractée de certaines énigmes. L’ambiance paranormale jamais effrayante est au niveau d’un dessin animé et les six cas aussi longs que variés garantissent de passer un agréable moment en échange d’une poignée d’euros, à condition de ne pas être trop regardant sur l’aspect visuel obsolète.

Note finale : 7 / 10
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