Test Assassin's Creed Chronicles : Russia

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Alors qu’il est désormais acquis que nous n’aurons pas de nouvel opus de la saga Assassin’s Creed cette année, c’est son spin-off Chronicles qui se charge d’offrir aux fans leur dose de conflit entre Assassins et Templiers. Après l’épisode India sorti à la mi-janvier et testé il y a quelques jours dans nos colonnes, c’est l’opus Russia qui s’est chargé la semaine dernière de clore le triptyque 2.5D imaginé par Ubisoft.

Bienvenue à Saint Pétersbourg en ce mois de juillet 1918. Vous êtes Nikolaï Orenov, un membre expérimenté de la Confrérie des Assassins qui souhaite depuis quelques temps déjà quitter le pays pour mettre sa famille à l’abri en Amérique. Malheureusement vos chefs en ont décidé autrement puisqu’ils vous chargent de vous infiltrer dans la ville d’Iekaterinbourg, tenue par les Templiers, afin de localiser la famille impériale qui détiendrait un mystérieux coffret ayant appartenu à un certain Ezio Auditore.

Un air connu

Sans surprise pour les joueurs ayant découvert la saga Chronicles avec son premier opus China ou sa suite India testée il y a quelques jours dans nos colonnes, nous sommes à nouveau en présence d’un jeu largement basé sur la série Assassin’s Creed originale à ceci près que l’action est présentée en vue latérale à la manière des jeux à scrolling des années 80. Les personnages et leur environnement étant néanmoins modélisés en 3D, les développeurs usent de jeux de caméra et de la profondeur du décor pour offrir un gameplay en 2.5D : les dix séquences de l’aventure vous imposeront ainsi de traverser des niveaux fourmillant de gardes divers et variés, que vous pourrez au choix assommer, tuer ou tout simplement éviter. Les acrobaties sont elles aussi au programme avec de l’escalade de murs et des sauts en tout genre, même si les phases de pure plateforme offertes par les temples des Précurseurs dans l’épisode India ont ici totalement disparu.

Nouveau contexte historique oblige, le russe Nikolaï ne dispose pas exactement des mêmes accessoires que l’indien Arbaaz pour mener à bien sa mission : les chakrams disparaissent au profit d’un fusil permettant aussi bien d’éliminer les gardes que d’éteindre les lampes qui pourraient trahir votre présence, tandis que le grappin se transforme en treuil. Ce dernier vous permet toujours de vous accrocher sur certains plafonds et ainsi de contourner les menaces par le haut, mais il sert ici surtout à déverrouiller des trappes à distance et à désactiver certains pièges explosifs : là où Arbaaz jouait les démineurs en s’approchant de l’obstacle et en le neutralisant, Nikolaï doit trouver l’armoire électrique qui alimente le piège et lui envoyer une surcharge grâce à son treuil. Une impulsion qui peut d’ailleurs aussi être mise à profit pour éliminer des gardes barbotant dans une flaque d’eau ! Les bombes fumigènes permettant de désorienter vos adversaires sont quant à elles toujours de la partie, tout comme le sifflement servant à créer de petites diversions. Certains des bâtiments traversés vous permettent aussi d’utiliser le téléphone pour inciter un garde à quitter son poste.

Hormis ces petites nouveautés, il faut bien admettre que l’on reste en terrain connu en matière de gameplay. Les pouvoirs Hélix découverts dans le précédent opus sont par exemple reconduits à l’identique avec le sprint Hélix qui vous fait passer quasi instantanément d’une cachette à une autre, la dissimulation Hélix qui vous rend invisible si vous restez immobile, la frappe Hélix qui permet de tuer plusieurs ennemis d’un seul coup, ou encore la lame Hélix qui fait disparaître les corps de vos victimes. Leur utilisation reste bien entendu tributaire de la jauge Hélix qui se recharge toujours en récupérant les fragments violets disséminés dans les niveaux. On retrouve aussi les phases de tir au fusil de sniper, quelques passages nous obligeant à nous fondre dans la foule pour passer inaperçu, et les ennemis aux aptitudes diverses et variées.

Deux assassins pour le prix d’un

Vous l’aurez compris ce troisième et dernier Assassin’s Creed Chronicles reprend largement les bases posées par ses prédécesseurs. Il s’en démarque néanmoins par un ajout bien vu de la part des développeurs : la présence d’un deuxième personnage jouable. C’est durant votre périple à Iekaterinbourg que vous croiserez la route d’Anastasia Nikolaïevna, seule survivante de la famille impériale après laquelle vous étiez supposé courir. Malgré son envie de quitter au plus tôt la Confrérie des Assassins, Nikolaï ne peut s’empêcher de voir sa fille lorsqu’il pose les yeux sur Anastasia et entreprend alors de lui venir en aide.

Pour être honnête, ce n’est pas tant sur le plan du gameplay que sur celui de la narration que la présence de la jeune fille se fait remarquer : malgré ses origines qui ne la préparaient vraisemblablement pas à affronter de tels dangers, un twist scénaristique la rendra tout à fait capable de se mesurer aux ennemis qui se dresseront sur sa route en utilisant peu ou prou les mêmes méthodes que Nikolaï, à l’exception du combat au corps à corps. Mais si la prise en main d’Anastasia ne change pas radicalement la manière d’aborder le jeu, celui-ci mettant toujours l’accent sur l’infiltration, on prend plaisir à voir débarquer l’Assassin au moment où l’on pensait la jeune fille perdue. Dans la peau de Nikolaï, vous devrez par exemple à plusieurs reprises couvrir Anastasia en éliminant les ennemis qui s’approchent trop d’elle grâce à votre fusil de sniper, ou encore abattre un garde posté sur une mitrailleuse qui l’empêche d’avancer. Certes on aurait aimé que la complémentarité des deux personnages soit plus mise en avant, avec par exemple l’obligation de passer manuellement de l’un à l’autre pour avancer, mais l’expérience telle qu’elle est proposée se montre déjà nettement plus prenante que dans India.

Quelques soucis de game design

Pour autant cet ultime volet du triptyque n’est pas exempt de tout reproche et certains choix de game design risquent d’irriter même les plus fans de l’univers Assassin’s Creed. On pense notamment à l’une des ultimes séquences de jeu dans laquelle Nikolaï doit échapper au tank qui le poursuit : après une vingtaine d’essais infructueux au cours desquels nous pensions avoir optimisé nos déplacements en maintenant le bouton de course appuyé, nous avons réalisé que le seul moyen d’échapper au blindé était d’effectuer les lignes droites en sautant ! Vous avez bien lu, notre Assassin se déplace plus rapidement en enchaînant les sauts qu’en courant, ce qui même dans un pays dont les athlètes effectuent des performances parfois suspectes a de quoi étonner…

Plus globalement l’inertie de Nikolaï et Anastasia reste relativement prononcée, entrainant un manque de précision dans les contrôles qui peut parfois nous empêcher de placer notre personnage exactement là où on le voudrait pour éviter un garde : rien de franchement pénalisant ceci dit. Terminons avec un mot sur la prestation technique du jeu, comparable à celle de ses prédécesseurs, avec toutefois un rendu cette fois largement dominé par le gris de la pauvreté et le rouge de la Révolution Russe. En découlent des décors bien moins agréables à l’œil que ceux d’India mais qui collent sans doute mieux à l’ambiance de l’époque.

Notre verdict

On aime

  • Deux personnages pour le prix d’un
  • Une narration un peu plus dynamique
  • La furtivité toujours privilégiée
  • La fin cachée pour les fans de l’univers Assassin’s Creed

On n'aime pas

  • Pas de temple fourmillant de pièges
  • Des phases de poursuite mal calibrées
  • Toujours un manque de précision dans les contrôles
  • Un gameplay sans grande surprise

Au final ce troisième et dernier opus de la série Assassin’s Creed Chronicles offre du bon et du moins bon, ne parvenant jamais vraiment à s’imposer comme le point d’orgue de la trilogie. Les choses partaient pourtant bien avec l’apparition d’Anastasia en tant que deuxième personnage jouable, conférant un meilleur dynamisme à la narration avec une alternance régulière entre la jeune fille et Nikolaï. Malheureusement les nouveautés apportées par la princesse russe sont trop timides pour réellement renouveler l’expérience auprès des joueurs ayant déjà parcouru les opus China et India, si bien que le gameplay aura sans doute pour eux un petit goût de déjà-joué. Pire, certaines séquences souffrent de curiosités frisant la faute de game design, notamment vers la fin de l’aventure, et laissent ainsi le joueur boucler son périple sur une note teintée de frustration. L’ensemble reste évidemment intéressant pour les fans absolus de l’univers Assassin’s Creed, mais les autres passeront sans doute leur chemin.

Note finale : 6 / 10
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