Test Nex Machina

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PS4

Fruit de la collaboration entre le vétéran Eugène Jarvis – à qui nous devons les jeux d’arcade Robotron : 2084 et Smash TV – et le studio finlandais Housemarque responsable de pépites d'action sur PlayStation telles que Dead Nation, Resogun ou Alienation, Nex Machina : Death Machine ne pouvait être qu’un titre explosif. C’est effectivement le cas.

Resogun sur la terre ferme

Faisant abstraction de toute forme d'introduction, le prétexte scénaristique de Nex Machina est à trouver du côté de sa fiche produit sur le PlayStation Store où il est en vente pour 19,99€ ou 15,99€ si vous avez pris soin de le précommander. Le shoot-them-up à double sticks d'Housemarque nous transporte dans un futur alternatif où les machines évoluées et conscientes de leur situation ont encore pris la décision d’éradiquer l'espèce humaine. Nous revoilà donc du côté de la résistance comme un bon vieux Kyle Reese dans la saga Terminator, à blaster des machines qui ne demandent qu'à exploser en des milliers de pixels 3D façon Resogun. La parenté entre les deux titres du studio nordique est évidente, tous les deux nous plaçant dans des arènes à purger de leurs ennemis robotiques tout en sauvant les pauvres humains qui se retrouvent entre deux feux. Dans Nex Machina on passe en revanche en vue du dessus, les niveaux ne sont pas cylindriques mais à géométrie variable, et on contrôle un humain et non un vaisseau. Le stick analogique gauche sert à ses déplacements, le droit à tirer autour de lui à 360 degrés. Les gâchettes L1/ L2 servent à effectuer un dash en avant durant lequel notre personnage est intouchable (ça dure une fraction de seconde) tandis que celles de droite (R1 et R2) actionnent l'arme secondaire (laser, lance-roquettes, épée…) récupérée de manière aléatoire dans les décors en brisant des caisses spécifiques. Les déplacements sont libres dans l'arène et, une fois le ménage effectué dans l'actuelle, on est transporté de manière automatique dans la suivante. Toutes les quinze zones environ, un boss de fin de stage balèze vient conclure le niveau et ce sur les cinq mondes qui composent ce jeu d'arcade.


Comme sur les bornes des salles des années 70-80, le gameplay n'est pas très profond – on tire sur tout ce qui n'est pas fait de chair, on sauve les humains, on glane des nouvelles armes ou des boucliers – mais demande de bons réflexes pour éviter les projectiles ennemis qui constellent parfois l'écran. Avec seulement cinq vies au compteur en début de partie et une mort en un coup, vous serez obligé de puiser dans vos « continues » pour survivre. Le nombre de ces derniers dépend du mode de difficulté choisi : en mode débutant il est illimité, en expérimenté ils sont au nombre de 99, au nombre de 10 en vétéran et de 5 en mode maître. La quantité et la vitesse des ennemis augmentent également avec le niveau de difficulté en tendant clairement vers l'injouable au level max. Sautez donc sur le premier bouclier venu, les bonus passifs (quatre améliorations simultanées maximum) et abusez du dash si vous voulez avoir une chance de voir le générique de fin.

Nex Avery

Sorte de campagne principale, le mode Arcade à l'ancienne ne permet pas de sauvegarder sa progression et doit donc être bouclé d'une seule traite au risque de devoir tout reprendre à zéro en cas de coupure de courant. Les niveaux prennent entre dix et trente minutes (voire plus) selon le mode de difficulté et votre nombre de tentatives. Avec cinq niveaux l'affaire est dans le sac en deux heures en difficulté par défaut, mais encore faut-il avoir ce temps devant soi. De nos jours nous avons tous une bonne raison de ne pas être assurés d'avoir autant de temps disponible quand on commence une partie (cf. topic Le Coin des Parents), sans parler des imprévus ou de la lassitude. Une save state n'aurait pas été de trop. Pour pallier à la grande difficulté du titre, un mode coopératif local est implanté pour le mode Arcade et le mode Monde Unique (pour refaire un niveau au choix) mais pas en ligne, encore une fois pour garder ce côté convivial de l'arcade avec les coudes qui se touchent face à l'écran. Ceux qui en veulent encore après ce challenge pourront alors se diriger vers le mode Arène, une succession de nouveaux défis à débloquer avec une monnaie virtuelle gagnée dans les défis qui précèdent. De légères variantes même si le principe et les cartes restent les mêmes.

Faisant la part belle au scoring avec classement mondial cross-plateforme avec le PC, Nex Machina est un jeu exigeant qui demande une connaissance pointue des patterns des ennemis, des réflexes de ninja et une vue aiguisée pour repérer tous les dangers en un battement de cils. Pour faire passer la dragée le studio nous a concocté un véritable spectacle sons et lumières. Les effets pyrotechniques illuminent l'écran de mille feux avec des lasers fluos roses / violets, les explosions de voxels inondent l'écran et les tirs de notre gun d'un bleu électrique donnent le coup de foudre. On reconnaît la patte graphique d'Alienation sur certains effets spéciaux et l'ensemble tourne sans ralentissement. Ce festin visuel est complété par une bande son électro ultra-dynamique au synthétiseur (du synthwave) pour un style rétro très années 80 correspondant bien à l'esprit du jeu. Du très bon dans la forme et du bon dans le fond pour ce trip nostalgique assumé mais proposé à un prix un peu trop élevé par rapport à ce qu'il a à offrir. Attendez donc un peu.

Notre verdict

On aime

  • Un spectacle pyrotechnique
  • Les bonnes musiques électro
  • De la coopération locale à deux
  • Difficile comme sur une borne d’arcade

On n'aime pas

  • 19,99€ tout de même
  • Pas de sauvegarde sur le mode Arcade
  • Pas de coopération en ligne
  • Le contenu pas énorme
  • La difficulté énervante par moment

Si les salles d’arcade avaient encore le vent en poupe en 2017, voilà à quoi devrait ressembler une de leurs meilleures bornes. Nex Machina : Death Machine offre un gameplay simple mais terriblement accrocheur et un challenge corsé qui nous laisse imaginer le nombre de pièces qu’il aurait avalé s'il était disposé dans une salle spécialisée alors qu'il coûte déjà vingt euros sur console. Sa grande difficulté masque, comme souvent dans les shoot-them-up, une durée de vie légère et un contenu bien moins dense que la dernière production de Housemarque (Alienation), beaucoup plus profonde et conviviale avec ses parties en ligne jusqu'à quatre. Ici c'est juste à deux sur le canapé qu'il faudra se serrer les coudes pour survivre à ce feu d'artifice rétro.

Note finale : 7 / 10
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