Test Riddled Corpses EX

Publié le par
PSV

Après avoir relevé avec brio le défi du portage de Xenon Valkyrie sur consoles, le français Fabrice Breton du studio Cowcat rempile pour adapter Riddled Corpses du même studio Diabolical Mind. Déjà disponible sur PC, le shoot them up à double sticks s'offre une seconde jeunesse sur PlayStation 4, PlayStation Vita et Xbox One lui valant la mention EX. C'est ici la version portable qui a été testée par nos soins.

Quand il n’y a plus de place en enfer…

Même si pour beaucoup Fabrice Breton est indissociable du point’n’click délirant Demetrios : The BIG Cynical Adventure, le développeur du studio Cowcat s'est récemment plié à l'exercice du portage en menant parallèlement un projet plus personnel (un nouveau jeu d'aventure mêlant plusieurs genres). Après Xenon Valkyrie + en décembre, cette nouvelle adaptation d'un titre de Diabolical Mind démarre par une cinématique d'introduction inédite expliquant pourquoi une horde de morts-vivants déferle sur Terre. La faute une fois encore à une banale histoire d'ouverture des portes de l'enfer. Riddled Corpses est un shoot them up à double sticks doté d'une vue de dessus et d'un défilement automatisé. Le but consiste à exterminer les zombies qui apparaissent par vagues jusqu'au boss de fin de niveau. Les cadavres prennent différentes formes pour autant de variantes d'attaques à éviter : des humains putréfiés, des chiens plus rapides, des démons ailés, des squelettes, des faucheuses, des tentacules… Le moindre contact avec l'ennemi fait perdre un point de vie et au bout de trois coups reçus c'est le game over sans le moindre checkpoint. Les niveaux terminés le sont, eux, pour de bon et un sélecteur permet de reprendre sa partie directement à celui précédemment entamé. Ce côté « mort permanente » fait recommencer le niveau à son début à chaque échec, ce qui dope considérablement la durée de vie. Avec seulement cinq niveaux au compteur le mode Histoire pourrait se terminer bien rapidement si la difficulté n'était pas aussi élevée. En l'état il faut une bonne poignée d'heures pour y parvenir en améliorant son personnage entre chaque run.

Comme dans un vieux jeu de plateforme, les ennemis perdent régulièrement des pièces et des lingots lorsqu'ils disparaissent ou lorsque l'on détruit un des éléments explosifs du décor (caisses, barils, carcasses de voitures...). L'argent étant le nerf de la guerre (conservé même en cas de game over), l'or constitue notre seul levier d'évolution. Un petit tour dans le menu dédié aux personnages permet de faire prendre des niveaux supplémentaires à notre gars moyennant finance (ce qui accroît considérablement les dégâts causés par ses flingues) et à terme d'en débloquer de nouveaux. Chacun des six personnages possède son avantage concurrentiel comme une multiplication par deux des gains ou un aimant à pièces. A la réflexion, mieux vaut économiser ses deniers pour débloquer des personnages au meilleur rendement que de booster le héros de base sans la moindre compétence spéciale. Le fric sert également à déverrouiller deux armes supplémentaires qui compléteront l'arsenal de base (dynamite, suspension du temps, trousse de soin) proposé à l'achat avant chaque niveau et qu'on trouve de temps en temps gratuitement sur le terrain, lâché par un ennemi ou planqué dans une caisse. Enchaîner les exécutions fait aussi gonfler une jauge de combos dont le score final trône fièrement sur un classement mondial. Si vous voulez montrer au monde que vous êtes le meilleur, c'est le moment.

En complément du mode Histoire, un mode Arcade est également disponible, ainsi qu'un mode Survival. Le premier impose de finir le jeu en une seule session avec prise de niveaux et donc accroissement de sa puissance de tir automatique à mesure de la progression. Sans sauvegarde entre les niveaux nous sommes ici à fond dans le hardcore gaming. Le mode Survival propose quant à lui des vagues infinies d'ennemis à occire jusqu'à plus soif. Parfait pour se faire quelques pièces rapidement sans se lancer dans un niveau mais seulement dans une arène. Notons que sur consoles de salon le jeu est jouable en coopération à deux sur le même écran (avec partage de l'argent donc) alors qu'il est uniquement solo sur PlayStation Vita. En contrepartie il est cross-buy avec la mouture de salon et compatible PlayStation TV pour ceux qui possèdent la micro-console de Sony.

Des améliorations en pagaille

On se prend rapidement au jeu du trompe-la-mort, slalomant entre les obstacles, évitant les contacts, défonçant les cercueils avant qu'ils ne s'ouvrent pour en libérer leur contenu. Le concept aussi old school qu'une borne d'arcade est toujours aussi prenant, jubilatoire et pas prise de tête pour un sou. Le sentiment de puissance grimpe rapidement : des premières pétoires qui prennent leur temps pour faire diminuer la barre de vie des ennemis, on passe assez vite au flux quasi-ininterrompu de balles qui coupe la vermine comme de la mauvaise herbe sous une tondeuse à gazon. Réflexes de ninja, précision millimétrée et connaissance des niveaux proche du par cœur sont pour autant les clés du salut tant les dangers constellent l'écran. La difficulté grimpe encore d'un cran lors des rencontres avec les boss dont les projectiles partent à 360° sur tout l'écran. Arriver au générique de fin n'est pas une mince affaire, mais la présence de nouveaux héros plus intéressants à débloquer entretient la motivation. On sent bien que c'est le fric - autant que le talent - qui nous sépare d'une future victoire, lorsqu'on aura les moyens de s'acheter ce nouveau combattant si prometteur ou de faire le plein de ressources. Du coup, on se surprend à se lancer dans « une petite dernière » partie pour récupérer encore un peu d'épargne qui nous rapproche de notre objectif.

Entre sa sortie initiale sur PC et son portage sur consoles, Riddled Corpses a connu suffisamment d'améliorations pour se voir affublé d'un suffixe EX. Tout d'abord le scénario a été enrichi de cut-scenes réalisées avec le moteur du jeu faisant la transition entre les niveaux. Ainsi on comprend davantage les liens entre les personnages et la raison de notre présence à ces endroits. Ensuite le jeu profite d'un moteur graphique amélioré offrant cette fois une animation en soixante images par seconde là où la mouture d'origine en proposait deux fois moins. Le résultat est toujours aussi pixelisé (bien qu'un filtre d'interpolation soit proposé) mais plus fluide, ce qui paraît essentiel pour un shooter. Des statistiques pour les personnages ont été rajoutées pour mieux les différencier et le système de gains a été rééquilibré depuis son premier jet. Enfin, le compositeur Jorge Olivares (Giorgiost) déjà à l’œuvre sur Xenon Valkyrie + signe à nouveau d'excellentes musiques chiptunes alternatives en plus de la bande originale initiale pour un résultat encore plus dynamique. Autant d'ajouts qui font de ce titre, de l'aveu même de son créateur, plus un remaster qu'un simple portage.

Notre verdict

On aime

  • Un concept accrocheur et prenant
  • Les sauvegardes du mode Histoire
  • Les personnages à débloquer
  • Des musiques retravaillées
  • Compatible PlayStation TV et cross-buy PS4

On n'aime pas

  • Les textes en anglais
  • La durée de vie gonflée par la difficulté
  • Peut causer énervement et addiction

La PlayStation Vita prouve une nouvelle fois qu'elle n'est pas prête à prendre sa retraite en accueillant un shoot them up délicieusement rétro. Graphismes pixelisés, musiques chiptunes, défilement de la caméra automatique et jouabilité à deux sticks restituent bien les sensations et le plaisir d'un titre d'arcade à l'ancienne. Sa grande difficulté masque une durée de vie légère (seulement cinq niveaux) mais la soif de l'or nécessaire à l'amélioration de son héros et au déblocage de nouveaux personnages suffit à nous relancer dans une énième partie à chaque game over. C'est signe qu'on est accro.

Note finale : 7 / 10
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